Ce mercredi 30 novembre, Dominique comparaissait au tribunal judiciaire de Saint-Denis pour des faits de violences conjugales commises à Saint-Paul contre son ex-compagne Laura, en 2020. Il a déjà été condamné sept fois par la justice, mais jamais pour ces faits.
Le 28 janvier 2022, Laura se présente à la gendarmerie de Saint Paul. Enceinte, elle vient déposer plainte contre son compagnon Dominique, âgé de 37 ans. Les faits remontent à mai 2020. Elle décrit aux gendarmes plusieurs scènes de violences : coup de poing à la tête, menaces de mort, des scènes de viol conjugal ; pour ces faits, il n’y a pas eu de poursuites. Lors d’une dispute, il la cogne même sur le bord de la baignoire.
Dominique conteste l’ensemble des faits. La jeune femme a pourtant pour preuve un enregistrement audio dans lequel il admet les violences au cours d’une discussion. Son casier judiciaire ne plaide pas en sa faveur. Il a déjà sept mentions inscrites. Une des premières date de 2008 pour viol, une autre de 2012 pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans, puis, quelques années plus tard, pour violences avec armes.
Il sort de prison en 2019 et rencontre Laura. Peu fier de son passé, il commence la relation sous un autre nom. Finalement, il se décide à lui révéler sa véritable identité quelques jours plus tard. Lorsqu’ils décident de vivre ensemble, Dominique souhaite contrôler la vie de Laura avec une jalousie maladive, mais également en allant jusqu’à contrôler son hygiène intime. “Il lui achète des gels et va jusqu’à la laver”, évoque la substitut du procureur pendant l’audience.
Cette emprise, Laura met du temps à s’en rendre compte. Elle se sépare de Dominique qui utilise le prétexte de l’enfant pour continuer à garder un œil sur la vie de son ex. Quand il voit sa fille, il lui offre des cadeaux, mais tient à offrir des gels à Laura. Elle les refuse.
L’avocate de son ex-conjoint lui demande pourquoi elle a mis autant de temps à porter plainte. “J’avais peur.” L’avocate de la jeune femme pointe du doigt le comportement du prévenu lors de l’audience : “Aucun remords. Aucun regret. Il voulait la contrôler.”
La substitut du procureur évoque l’emprise dans son réquisitoire et la continuité des menaces qu’il exerce sur son ex. Pour la défense, la plainte est arrivée tard et “elle a oublié des violences. Quand même lorsqu’on se prend le rebord d’une baignoire, c’est violent. Dans le dossier, il n’y a aucun élément concret pour corroborer les violences.” Elle demandera la relaxe de son client.