Dans le cadre des violences urbaines, le Préfet de La Réunion a décidé d’envoyer une lettre aux familles des jeunes fauteurs de troubles, interpellés ces derniers mois et semaines. Une action qui vient soutenir les maires et les parlementaires réunionnais. Comment cette initiative écrite par Patrice Latron est-elle perçue à Saint-André dans le quartier fayard ?
Après les parlementaires et les maires, c’est le préfet Patrice Latron qui s’exprime. Cette fois-ci, directement aux parents de mineurs fauteurs de troubles à travers une lettre. Le préfet réclame une meilleure éducation et un meilleur suivi de la part des parents.
Dans le quartier de Fayard à Saint-André ce vendredi, les habitants interrogés estiment en majorité que cette initiative n’aura aucun résultat sur les violences récurrentes :
« La lettre ne va servir à rien, on sait que même avec ces lettres il va rien faire. »
« Bana i gaye par larzen, i gaye pa rien. Pour bana voler c’est ça lébon ! »
« Je pense que les personnes qui vont recevoir cette lettre ne savent pas lire. Il faut directement des sanctions. »
Des violences urbaines dont les auteurs sont souvent des mineurs isolés. Les élus dénoncent des phénomènes de bandes pour lesquels des solutions doivent être trouvées en urgence. La maire de Saint-Denis, en direct sur notre plateau hier soir, évoquait son inquiétude sur ce sujet :
« J’estime que nous mettons en danger l’espace public, La Réunion, car nous avons des mineurs qui sont sans protection, sans cadre et qui sont de proies pour les voyous ».
Pour un point de vue de droit juridique, une professionnelle du droit de la famille nous donnes des précisions sur les sanctions pénales pour les parents de mineurs fauteurs de troubles :
« S’ il y a des dégradations par exemple, des personnes blessées, les parents seraient tenus responsables des faits. Ils devraient payer les dommages et interêts pour les personnes concernées ou les dégradations. Les parents peuvent être également tenus responsables pénalement ».
Pour les habitants interrogés à Fayard ce vendredi, aucune mesure mise en place n’a été concluante. Ils demandent une présence permanente des forces de l’ordre dans les zones touchées par les violences pour calmer les tensions existantes.