Ce samedi, Tanguy a été mordu par un squale. Il a perdu sa jambe droite et son pronostic vital est engagé. Dans la journée de dimanche, associations et politiques ont multiplié déclarations et manifestations.
Ce samedi 26 octobre, à une quinzaine de mètres du bord de la plage de l’Etang-Salé au spot "Le Tournant", Tanguy, un jeune homme de 24 ans, a été attaqué par un requin alors qu’il faisait du bodysurf.
Tanguy dans un état grave
Le squale l’a mordu à la jambe droite. Celle-ci a été entièrement sectionnée. Un ami et des témoins de la scène présents à ses côtés dans l’eau sont venus à son secours et l’ont ramené sur le rivage.
Pris en charge par les secours, il a été conduit à l’hôpital de Saint-Pierre alors qu’il était encore conscient. Tard samedi soir, il a dû être opéré d’urgence. Son état était plus stable dimanche, mais son pronostic vital était toujours engagé alors qu’il se trouvant en soins intensifs.
Peu après que Tanguy ait été mordu, Jean-Claude Lacouture, maire de l’Etang-Salé était sur les lieux. Il a déploré l’attaque, rappelant qu’il ne pouvait pas prendre de mesures particulières car la zone où le jeune se trouvait lorsqu’il a été mordu par le squale était interdite aux activités nautiques.
Des informations contradictoires
La préfecture a publié un communiqué suite à l’attaque. Celui-ci déclarait que Tanguy se trouvait dans une zone interdite à la baignade et autres activités nautiques. Mais il décrivait le jeune homme comme un bodyboarder. Mais cet l’homme faisait du bodysurf, un sport qui se pratique sans planche et où le baigneur se laisse porter par les vagues jusqu’au rivage.
Le dispositif post-attaque enclenché
Dans le même communiqué, la préfecture expliquait que le Comité de pêche s’apprêtait à envoyer des bateaux de pêche professionnelle à la recherche du squale auteur de l’attaque dans le but de le prélever. Une mesure autorisée dans le cadre d’un dispositif mis en place pour la première fois suite à l’attaque mortelle d’un squale sur la jeune Sarah Roperh, le 15 juillet dernier.
Samedi soir, 3 bateaux ont sillonné les abords du littoral de l’Etang-Salé à la recherche du squale. Mais la pêche fut infructueuse. Dimanche matin, c’est depuis Saint-Gilles qu’un bateau à pris la même pour la même mission. En milieu d’après-midi, le dispositif a été suspendu à cause des mauvaises conditions.
La pêche pourrait reprendre dans le courant de la semaine, lorsque l’avis de forte houle - déjà en vigueur au moment de l’attaque de requin - doit être levé et si la préfecture le décide.
D’après Thierry Gazzo, commandant du Wayan, le bateau parti à la recherche du squale ce dimanche, la pêche peut reprendre deux ou trois jours après l’attaque et pourrait tout de même être fructueuse compte tenu des conditions.
Les associations montent au créneau
Dimanche, à 11 heures, l’association "Protégez nos enfants" organisait une manifestation en soutien à la victime de l’attaque. Son président, Hervé Flament expliquait en direct dans le Journal Télévisé d’Antenne Réunion que les autorités avaient laissé "les requins bouledogues proliférer" avant de conclure : "il faut pêcher les requins, point barre."
Didier Dérand, représentant de la fondation Brigitte Bardot a lui une opinion complètement opposée à celle de "Protégez nos enfants". Il déclarait au micro d’Antenne Réunion : "il faut attendre les résultats des études pour comprendre pourquoi les attaques se multiplient", l’homme étant en désaccord avec la décision du préfet de La Réunion d’autoriser le prélèvement de requins.
Le ras-le-bol des usagers de la mer
Toujours dans la journée de dimanche, certains ont décidé d’agir pour exprimer leur mécontentement. Ainsi, les murs de la sous-préfecture de Saint-Pierre a été taguée. Des requins y ont été dessinés.
A la Saline, ce sont une vingtaine de personnes qui se sont rassemblés devant les bureaux de la Réserve marine, certains d’entre eux la considérant en partie responsable de la prolifération des requins aux abords des côtes réunionnaises.
Les politiques entrent dans le débat
C’est d’abord le député-maire de St-Leu, Thierry Robert, qui s’est exprimé sur le sujet. Il s’est d’ailleurs rendu devant la Réserve marine pour rencontrer les manifestants et de vifs échanges s’en sont suivis. L’élu avait déjà voulu autoriser la pêche des requins dans le littoral de sa commune via un arrêté municipal qui a été invalidé par le tribunal administratif.
Interrogé sur le sujet de l’autorisation par la préfecture du prélèvement du squale auteur de l’attaque, André Thien Ah Koon, invité au Journal Télévisé d’Antenne Réunion a lui été catégorique : "il faut choisir entre l’homme et le requin."
Ce dimanche soir, alors que la polémique autour de la gestion de la crise requin continue, Tanguy, 24 ans, est toujours dans un état grave, son pronostic vital était toujours engagé.