Plusieurs hommes, soupçonnés de faire partie d’un large réseau piloté depuis la prison, sont actuellement en détention. Ce trafic de divers produits stupéfiants, à l’intérieur et à l’extérieur de Domenjod, serait en lien avec l’Hexagone.
Le trafic a été découvert quand un visiteur a tenté de faire passer des produits stupéfiants à un détenu lors d’un parloir. “Cela prouve la qualité du travail de fouille et d’investigation des services de parloir”, se félicite Vincent Pardoux, secrétaire régional FO Justice pour la Réunion et Mayotte.
Cette révélation déclenche une enquête qui met au jour un important réseau piloté depuis le centre pénitentiaire dionysien. Le réseau “emploie” plusieurs personnes, à l’extérieur, chargées de revendre les produits stupéfiants et serait également en lien avec l’Hexagone d’où les produits seraient importés. Les tête du réseaux ont été interpellés il y a un an.
Deux personnes impliquées demandent une mise en liberté
Depuis le 15 novembre dernier, quatre personnes soupçonnées d’être liées à ce trafic ont également été interpellées. Parmi elles, un homme sans emploi chez qui les forces de l’ordre ont retrouvé des vêtements de luxe, des pochons vides et une balance de précision. Il aurait participé à la vente de plusieurs drogues, notamment de la cocaïne et de l’ecstasy, à l’intérieur et à l’extérieur de la prison. “Il n’est pas à la tête de ce réseau”, assure son avocate lors d’une audience devant la chambre de l’instruction de Saint-Denis ce mardi 3 décembre. La chambre a examiné une demande de mise en liberté du trafiquant suspecté.
Un autre homme, également soupçonné de faire partie du réseau, a demandé la fin de sa détention provisoire lors de la même audience. Son avocat explique qu’il est victime de pressions en prison. Le jeune homme, qui compte 21 mentions à son casier judiciaire, aurait servi d’intermédiaire entre le réseau et l’extérieur. Il aurait rejoint ce trafic par le biais de son co-détenu. Pour chaque nouveau client, il a touché 100 euros. Il en aurait recruté une dizaine.
Deux hommes surnommés “le Parisien” et “le boss” seraient impliqués dans ce réseau, mais également dans d’autres dossiers et connus comme des trafiquants "bien plus rodés", en lien avec l’Hexagone.
P.K.