Dans la nuit du 1er au 2 février 2014, des violences ont éclaté dans le centre-ville du Port. Steve, qui habite le quartier sort comme de nombreux autres curieux. Le jeune Portois a perdu un œil lorsqu’il a croisé la patrouille de policiers de la Bac et qu’un tir de balle en caoutchouc l’a touché. Ce jeudi 21 avril 2022, Philippe P. est devant la cour criminelle des et risque jusqu’à 15 ans réclusion criminelle.
Un ancien policier de la Bac du Port devant la justice.
Ce jeudi 21 avril, Philippe P. est jugé à la cour criminelle de Saint-Denis pour un tir de Flash-ball sur Steve âgé de 16 ans au Port en 2014. Le jeune Portois a perdu un oeil.
Le père de Steve réclame tout de même "des explications sur le geste de l’agent de la Bac". Selon le père, les agents ont mal réagi. "Ils auraient dû le menotter mais pas s’acharner comme ça". Et d’ajouter : "Aujourd’hui ils gardent leur version, nous on garde notre position", indique-t-il.
Dans la nuit du 1er au 2 février, des violences éclatent dans le centre-ville du Port. Steve, qui habite le quartier sort comme de nombreux autres curieux. C’est alors que les faits se sont déroulés. Le jeune Portois a perdu un œil lorsqu’il a croisé la patrouille de policiers de la Bac et qu’un tir de balle en caoutchouc l’a touché.
Par la suite, l’ancien procureur de la République, Philippe Muller, a ouvert une information judiciaire le 6 février 2014 pour "violences volontaires par dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une infirmité". 3 enquêteurs de la police des polices sont arrivés sur l’île le 11 février 2014 pour éclaircir les circonstances du tir qui a coûté un œil au jeune Steve.
Après des premières auditions, 4 policiers de la brigade anticriminalité déployés au Port dans la nuit du 1er au 2 février 2014, sont placés en garde à vue. Ils ont ensuite été déférés devant le juge des libertés et de la détention.
Là, après plusieurs heures d’auditions, ils ont été mis en examen. En plus des poursuites judiciaires, les 4 policiers ont interdiction d’exercer sur la voie publique, de porter une arme et de fréquenter la commune du Port et d’entrer en contact avec la victime, les voisins de la scène de crime. Des sanctions disciplinaires pourraient aussi être prises par leur direction.
Mis en examen, les policiers sont laissés libres mais placés sous contrôle judiciaire. L’ancien procureur de La Réunion, s’est exprimé sur l’enquête. Il a révélé notamment que Steve n’a pas été touché par un tir de flash-ball mais par celui d’un P40, une arme de dispersion plus puissante dont la distance moyenne d’utilisation est de 30 mètres. Lors de son intervention, il a aussi précisé qu’il s’agit d’une enquête sur un tir "volontaire".
Autre révélation, les témoignages des policiers coïncident entre eux mais divergent de ceux des témoins. Aussi, les officiers ont affirmé avoir croisé le jeune homme, l’avoir retenu à terre avec leurs pieds mais assurent ne pas l’avoir frappé. L’un d’entre eux a avoué avoir utilisé son P40. Ils ont aussi déclaré être revenus sur la scène du crime et l’auraient altéré.
Durant le procès qui va durer plus de trois jours, l’ancien policier de la Bac encourt jusqu’à 15 ans de réclusion criminelle.
Matthieu Patou-Parvédy