Ce mardi 25 octobre, les gendarmes de Saint-Benoît reçoivent un appel indiquant qu’un père et son fils cultivent du zamal dans une ravine. Sur place, ils découvrent plus de 200 pieds. À leur domicile, ce sont plus de 60 pieds qui sont saisis. Avec quelques antécédents judiciaires, le père et son fils ont été condamnés à de la prison ferme par le tribunal de Saint-Denis.
Dans une ravine dans la commune de Saint-Benoît, Dorian et son père Mickaël ont cultivé plus de 200 pieds de zamal. À la revente, cela équivaut à plus de 20 000 euros. Des voisins dénoncent les deux individus et les gendarmes les interpellent ce mardi 25 octobre. Ils sont tous les deux positifs aux stupéfiants au moment de l’interpellation.
Grâce au chien de la gendarmerie, ils découvrent également plus de 36 plantes dans le domicile ainsi qu’un fusil (arme de catégorie C) non déclaré appartenant au père de famille. Ils utilisaient cette arme afin de défendre la plantation qui pourrait attiser les convoitises. Pour ces faits, ils risquent jusqu’à 20 ans de prison.
À la barre du tribunal de Saint-Denis, le père ainsi que son fils reconnaissent les faits : "On fait ça pour des raisons économiques. C’est vrai qu’on essaie d’arrêter, mais c’est compliqué. La vie est chère, on n’a plus la réalité en face", explique Mickaël le père.
En ce qui concerne la détention illégale du fusil, il s’explique : "J’ai acheté cette arme pour me défendre et pour la plantation. Quand on est sous l’emprise de stupéfiants, on peut croire qu’on va se faire braquer, parfois je crois qu’il y a des Martiens qui vont débarquer à côté de chez moi." Mickaël comptabilise plus de 3 condamnations dont, une pour les mêmes faits il y a un an.
Dorian son fils, a plus de mal à reconnaître son implication dans la plantation de zamal dans la ravine : "Moi je n’ai rien fait dans cette plantation. J’ai juste cultivé dans mon domicile c’est vrai mais juste pour un usage personnel pas pour revendre". Son père confirme que son fils a juste aidé un peu mais sans plus. Mais celui-ci est bien connu de la justice depuis son plus jeune âge, Dorian a été condamné plus de 12 fois par la justice pour des faits de violences ou encore pour consommation de stupéfiants.
"Le zamal, c’est une tradition à La Réunion", explique leur avocat, "On utilise le zamal pour soulager les douleurs. Dans plusieurs pays, on commence à l’égaliser cette consommation comme l’Allemagne récemment. Ce sont des personnes qui ont besoin de l’aide pour essayer d’arrêter. Dorian est encore jeune, il travaille et il a une femme enceinte de plusieurs mois, on va le mettre en prison pourquoi ? Une peine sans prison ferme serait une bonne décision."
Selon le substitut du procureur, le fils et le père se relayaient souvent pour surveiller cette exploitation. Ils arrosaient les plantes et dormaient même sur place avec un fusil. Pour ces faits, il demande de condamner le fils à 12 mois de prison et 16 mois de prison ferme pour le père.
Malgré les excuses des deux hommes, le tribunal suit les réquisitions du magistrat et condamne le père et le fils à de la prison ferme et à une interdiction de détention d’arme. Ils ont directement passé la nuit à Domenjod.