Le 12 décembre dernier, en première instance, un braconnier avait été condamné à six mois de prison avec sursis. En juin 2020, il avait récupéré trois membres de sa famille qui avaient coupé 49 palmistes rouges dans la région de Takamaka, à Saint-Benoît. Ce 3 mai, il s’est retrouvé devant la cour d’appel qui rendra sa décision le 2 septembre prochain.
"C’est très rare de trouver des palmistes rouges à l’état sauvage. Il n’y en a quasi plus. Il faut aller de plus en plus loin pour chercher le peu de palmistes qui restent", souligne à l’audience devant la cour d’appel, l’avocate du Parc national. La robe noire rappelle que ces spécimens à l’état sauvage ne poussent que sur notre île.
En juin 2020, le Parc national, à l’approche de la fête des mères, anticipe. Des agents sont en surveillance dans la région de Takamaka, à la recherche de braconniers de palmistes. Leur flair paye. Ils remarquent trois individus revenant de 8 heures de marche. Ils attendent et finissent par voir une voiture venue les récupérer. En procédant au contrôle, les agents découvrent le butin des braconniers : 49 palmistes rouges et des branches de bois cassants.
D’après les calculs du conseil du Parc, les trois hommes coupent 780 spécimens de cette espèce protégée par an et par personne. "C’est une véritable production industrielle de choux de palmistes", avance-t-elle.
La justice reproche au prévenu présent à son procès d’avoir participé à cette destruction de la nature. En effet, le sexagénaire est le conducteur venu récupérer son frère et ses deux neveux. "Dans mon coeur, je savais qu’il y en avait trop", précisera l’intéressé aux agents du parc, tout en précisant n’être venu récupéré qu’une seule fois ses proches, après leur acte de braconnage.
En première instance, il avait été condamné à six mois de prison avec sursis. Sa voiture lui avait été confisquée. "C’est une personne extrêmement modeste. Il était là pour rendre service. Il paye un crédit et continue à payer l’assurance", avance son avocate Me Léopoldine Settama. Son client bénéficie du RSA, sauf durant la période de la coupe de la canne où il travaille 3 jours par semaine pour 150 €. La robe noire insiste sur le fait que cette pratique fait partie de la culture réunionnaise.
De son côté, l’avocat général Benoit Delepoulle demande une confirmation de la peine. La cour prendra le temps d’étudier les arguments des différentes parties et rendra sa décision le 2 septembre 2021.