Laurent Garibal, criminologue et victimologue, revient sur le drame de dimanche à La Rivière des Galets.
Laurent Garibal, criminologue et victimologue, s’exprime sur l’affaire du triple infanticide au Port.
"Je voudrais présenter mes condoléances à la famille. C’est un acte qui apparaît complètement délirant. Il y a un acharnement, un triple infanticide et un passage à l’acte sur une quatrième victime."
"Il y a un contexte de rupture conjugale qui peut avoir mobiliser certaines angoisses et tensions qui se sont exprimés comme on l’a vu."
"Comment comprendre ces faits d’une extrême violence ? Il y a dans la criminologie, plusieurs hypothèses, les expertises permettront d’affiner l’orientation."
"Il faut déterminer la préméditation et le mobile, les raisons du passage à l’acte. Il peut y avoir chez un meurtrier de constitution plutôt émotive, un effondrement suite à une rupture qui va le propulser dans un désespoir très profond qui va faire surgir un passage à l’acte criminel. À l’autre bout du spectre, il peut y avoir une personnalité rigide avec des traits paranoïaques qui va agir sur des modalités de vengeance."
"La question sur l’état de conscience ne rentre pas le champ du crime délirant, cela peut être un type de crime : une personne quitte momentanément son ancrage de la réalité. Il ne semble pas à première vue que ce soit ça. On peut avoir aussi une personne qui bien que passé à l’acte éprouve par après des regrets, on peut avoir des affects de culpabilité qui émergent."
"Il va y avoir un accompagnement psychique important, adapté en victimologie. Pour la petite, elle est la survivante, il faudra qu’elle compose avec cela. Le danger est venu de l’intérieur de la cellule famille, cela a aussi une répercussion sur l’état psychique de la personne."
"Les victimes évoquent la crainte de savoir où est l’auteur. Il y a un environnement extrêmement anxiogène qui témgoine de la relation d’emprise que peut avoir l’auteur peut avoir sans être présent. On est sur une dynamique ces dernières années sur la libération de la parole. Mais le processus d’emprise est parfois très profondément ancré, c’est ce qui complexifie la libération de la parole."