Son casier judiciaire comporte 12 mentions pour des escroqueries. Ce vendredi, la prévenue, a écopé de 2 ans de prison dont un an assorti du sursis probatoire pour avoir falsifié des chèques à hauteur de 978 000 €, entre mars 2017 et septembre 2018.
Vendredi, la prévenue a assumé. Habituée des poursuites judiciaires, elle a plusieurs fois été jugée en son absence. "Je suis dans un système de fuite perpétuelle. Je n’y arrive pas. La dernière fois que j’étais convoquée devant le tribunal, j’étais partie à pied. Je n’avais pas réussi à rentrer", lâche-t-elle à la barre.
Son casier judiciaire comporte 12 mentions pour escroquerie. "C’est une femme qui a érigé l’escroquerie comme mode de vie. Elle débute en 1996. Il y a une persistance dans cette délinquance", souligne la procureure, Domitile Descampiaux qui requiert 3 ans de prison avec mandat de dépôt.
Occupée à purger une peine, la mère de famille semble avoir pris conscience de ses difficultés. Les échanges avec un psychiatre ont permis de déceler un traumatisme. Les escroqueries en seraient une conséquence de son passé. "C’est une addiction. Ce n’est pas viable pour moi. Quand je suis dedans, je n’arrive pas à m’en défaire", ajoute-t-elle à la barre.
Entre 2017 et 2018, elle contrefait des chèques à hauteur 978 000 €. En rencontrant sa codétenue, déjà jugée en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, elles mettent au point une escroquerie. Détentrice d’un compte bancaire, la codétenue en ouvre un second dans une autre banque. Quant à la prévenue avec la carte d’identité de sa complice, elle produit de faux chèques de sommes importantes de 300 000 € et 500 000 € pour le nouveau compte en banque. Ensuite, l’argent est viré sur le compte Nickel de la prévenue. "Il y a un passage à l’acte impulsif. Cette incarcération est la première où elle comprend le problème. Avant, elle était en guerre contre le système judiciaire. Aujourd’hui, elle est en guerre contre elle-même. C’est la plus difficile des guerres à mener. Il y a des addictions aux jeux. Elle encaisse ces chèques falsifiés sans savoir si cela va marcher. Il y a une sorte de loterie et d’adrénaline, comme avec les jeux de hasard", souligne son avocate, Me Aaeza Cadjee.
Après avoir délibéré, le tribunal correctionnel l’a condamnée à 2 ans de prison dont une année assortie du sursis probatoire. En détention, elle a trouvé un emploi. Une opportunité, pour elle de s’en sortir et un moyen de rembourser les parties civiles.