Suspendu par la Ligue réunionnaise de football en 2014, le Sporting Langevin ne parvient pas à se relever. Lundi, devant le tribunal administratif, le président du club parle d’un différend avec le président de la ligue. Il réclame 60 000 € à la ligue.
“Un dossier pas assez musclé”. La formule est choisie par les juges du tribunal administratif pour qualifier la requête du Sporting Langevin. Le 23 avril 2014, la ligue réunionnaise de football prend la décision de suspendre le club de Saint-Joseph de toutes les compétitions, avançant que l’association ne dispose pas d’un stade pour accueillir les compétitions.
Un mois plus tard, la ligue va plus loin. Les joueurs sont libres de changer de club et sont dispensés du cachet de mutation. Ces deux décisions ont été contestées devant le tribunal administratif en 2015, mais la requête du club sportif avait été rejetée. Le tribunal avait conclu à l’irrecevabilité de la requête.
En juin 2014, le Comité national olympique et sportif français est saisi pour trouver une conciliation. Le 12 août 2014, le conciliateur propose à la ligue de revenir sur ses deux décisions. Il n’en sera rien. Le club finira par perdre ses 230 licenciés et ne s’est toujours par relevé. “En réalité, le fond du problème réside dans le fait que je me suis présenté aux élections contre M. Ethève. Depuis 8 ans maintenant, je suis suspendu, avance devant le tribunal administratif le président du Sporting Langevin. Depuis 40 ans, il est à la tête de la ligue. C’est un rapport de forces qu’un club ne doit pas subir. Aujourd’hui, il agit comme un despote et a le droit de vie ou de mort sur les clubs”.
Pour se relancer, l’association sportive a besoin d’argent et réclame 60 000 € à la ligue de dommages et intérêts pour l’inexécution de la proposition de conciliation. De son côté, le rapporteur public considère que la requête est recevable, mais que fautes d’éléments suffisants, il est difficile pour le tribunal de prendre une décision. “En tout état de cause, même à les supposer réels et justifier dans leur montant, aucun de ces préjudices n’est en lien direct et certain avec l’inexécution des propositions du conciliateur”, indique le rapporteur public. De son côté, malgré une mise en demeure du club sudiste, aucun représentant de la ligue a assisté à l’audience et aucun mémoire n’a été produit. La ligue préfère faire la sourde oreille. Le tribunal s’est donné un mois de réflexion, avant de rendre sa décision.