Illustration - DHOME/SIPA
Une mule arrivée à La Réunion en avril 2022 et une jeune femme présentée comme sa complice étaient jugées ce mardi 18 mars 2025 à Saint-Denis.
Était-elle au courant que l’homme qu’elle appelait venait d’arriver à l’aéroport Roland-Garros avec 375 g de cocaïne dans sa valise ? Le tribunal correctionnel de champ fleuri devra trancher. La jeune femme originaire de Saint-Pierre était jugée ce mardi 18 mars 2025 pour complicité de transport de stupéfiant.
Les faits remontent au 1er avril 2022. Ce jour-là, un homme de 25 ans atterrit à La Réunion avec 56 ovules de cocaïne dans ses bagages. Également jugé ce mardi, il ne s’est pas présenté à son procès. Son avocat explique qu’il reconnaît les faits et qu’il a fait ce voyage “pour se faire un peu d’argent et payer la dette locative de ses parents qui risquaient de se faire expulser de leur logement”. Il devait toucher 3 000 euros. La procureure demande une peine de 4 ans de prison dont 1 an avec sursis.
L’étudiante affirme ne rien savoir
Le cas de sa co-prévenue est plus délicat. L’étudiante, de 19 ans à l’époque, raconte que le jour des faits, elle se réveille et découvre le message d’un homme qu’elle connaît. Il lui demande d’appeler un de ses amis qui vient d’arriver à l’aéroport. Il s’agit en fait de la mule. La jeune femme l’appelle huit fois alors qu’elle est en garde à vue.
A la barre, l’étudiante répond avec aplomb aux questions des magistrats. Elle assure qu’elle n’était en pas au courant que ces appels étaient liés à un trafic de drogue. “J’étais jeune, j’ai été naïve”, justifie-t-elle. L’homme qui lui a demandé ce service était le copain d’une de ses amies, elle-même incarcérée pour avoir transporté des stupéfiants trois mois auparavant. “Tout le monde savait que c’était un trafiquant”, estime la procureure. Elle indique également que l’ancien compagnon de la sœur de la prévenue est actuellement incarcéré pour trafic de stupéfiants.
Un autre événement montre aussi, pour le parquet, les liens entre la femme et le commerce de drogue : un colis contenant 56 grammes de cocaïne a été livré à son adresse. “Sa sœur était également locataire de l’appartement et son ancien compagnon y a aussi vécu. C’est peut-être lui qui a donné cet adresse”, plaide l’avocate de la prévenue. La représentante du ministère public demande une peine de 18 mois de prison dont 6 avec sursis pour la jeune femme. Son avocate plaide la relaxe.
La décision du tribunal est mise en délibéré au 18 avril 2025.