Le 20 mars 2019, un homme tente d’enlever deux petites filles alors qu’elles étaient attachées dans le véhicule de leur mère. Plus tard, des petites culottes, des photos de jeunes filles nues ou à moitié nues, et des préservatifs sont retrouvés dans son véhicule, de type pick-up. Jean-Claude B. passait à la barre ce jeudi 25 août au tribunal judiciaire de Saint-Pierre.
Jean-Claude B. est jugé ce jeudi pour des faits qui se sont déroulés le 20 mars 2019 au Tampon.
Deux petites filles, d’un très jeune âge au moment des faits, sont attachées à l’arrière du véhicule de leur mère, alors que cette dernière sort rapidement pour régler une prestation chez le coiffeur, accompagnée de sa première fille âgée de 10 ans. Dès lors, un homme tente de les détacher à travers la fenêtre entrouverte. Malgré leur très jeune âge, les deux petites filles essaient tant bien que mal de se défendre en le tapant ou en le mordant. Très vite, la mère demande à sa fille aînée qui l’accompagne de jeter un oeil sur ses petites sœurs restées dans le véhicule. La jeune fille voit ainsi un homme tentant de partir avec sa plus jeune sœur et crie. L’homme fuit avec son véhicule de type 4X4. Revenue à son véhicule et voyant ses filles détachées, la mère comprend brusquement ce qu’il s’est passé.
Quelques mois plus tard, le 4 septembre 2019, une jeune fille signale qu’un pick-up la suit. Les gendarmes font alors très vite le lien grâce à la description du véhicule qui est la même que celle faite quelques mois auparavant.
Le véhicule de Jean-Claude B. correspond alors à la description. L’homme est rapidement identifié par la fille aînée qui avait surpris l’homme tentant d’enlever sa petite sœur avec des photos et par tapissage. Placé en garde à vue, l’homme est déferré le 14 septembre 2019 puis placé sous contrôle judiciaire.
Les enquêteurs retrouvent des petites culottes taille S, une brassière, des photos de filles mineures nues ainsi que des préservatifs dans son véhicule. Jean-Claude B. se justifie à la barre en stipulant qu’il a pris ses culottes dans une maison qu’il rénovait pour son "confort". "Pour moi, c’était une curiosité de les mettre. Je travaillais avec", indique l’homme. De plus, les forces de l’ordre ont retrouvé à son domicile, des éléments pornographiques sur des CD-ROM montrant des jeunes filles.
La dangerosité psychologique de l’homme est ressortie de l’expertise psychologique. D’après cette dernière, l’homme présenterait un trouble paraphilique, un trouble du transvestisme et de fétichisme sexuel. Toujours d’après cette expertise, l’homme ne montrait "ni honte, ni empathie pour les victimes".
Pourtant, Jean-Claude B. est décrit par ses proches comme quelqu’un de normal, qui n’a jamais eu de comportements ambiguës avec des enfants ou même ses petits-enfants. De plus, il ne présente aucune infraction à son casier judiciaire.
Jean-Claude B. est passé à la barre ce jeudi. Les parents des jeunes filles qu’il a tenté d’enlever étaient présents. L’émotion était vive au tribunal judiciaire de Saint-Pierre. "Ça fait 3 ans que mes filles vivent dans la peur", déplore la mère. En effet, depuis les faits du 20 mars 2019, les petites dorment toutes les trois "par peur que l’homme revienne les chercher".
Aujourd’hui, l’homme est suivi psychologiquement.
Le procureur général a requis 8 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire à l’encontre de Jean-Claude B., ainsi qu’une obligation de soins, une interdiction de contact avec les victimes et de paraître aux abords de leur domicile.
Lors de sa plaidoirie, l’avocat du prévenu défend son client : "Vous n’avez pas de preuve qu’il était présent sur les lieux. Il n’y a rien qui prouve qu’il a agressé quelqu’un. Il n’y a pas de certificat qui démontre un préjudice physique". L’avocat demande alors une relaxe.
Après les plaidoiries des avocats et les réquisitions du procureur général, la présidente décide de mettre l’affaire en délibéré afin d’examiner les pièces du dossier.
La décision sera rendue le 13 octobre prochain à 14h.