Antenne Réunion
Plusieurs planteurs vont défiler chez le juge cette semaine, dans l’affaire dite de la fraude à la richesse de la canne. Ils sont soupçonnés d’avoir truqué les échantillons qu’ils présentaient à la balance. Des faits qui remonteraient à plus de 10 ans.
Une sonde prélève un échantillon de canne qui est envoyé en laboratoire afin d’en mesurer sa richesse. Aujourd’hui, c’est ce procédé qui se retrouve sur le bureau du juge. Des centaines de planteurs du sud de l’île et une dizaine de laborantins sont accusés de fraude à la richesse de la canne.
L’affaire date de plus d’une dizaine d’années et n’a jamais abouti. C’est un rebondissement aujourd’hui, les planteurs sont de nouveau convoqués par la Justice.
Jean François Sababady, président du Mouvement des paysans solidaires de La Réunionnais, qui avait lui-même demandé la réouverture du dossier il y a deux ans espère que justice soit rendue.
"Tereos parle de 2,5 millions d’euros de perte. Sûrement ils échangeaient les badges car à ce moment-là il n’y avait pas de caméra dans le laboratoire ni dans le centre de réception des cannes. J’espère que 10 ans après, ces planteurs et laborantins seront durement condamnés."
D’autres s’étonnent que ce dossier refasse surface aujourd’hui. Pour eux, cette affaire vient une nouvelle fois ternir l’image de la profession.
"Si les faits sont avérés, les agriculteurs ont été sollicités et que ces supposées fraudes ont été permises ce n’est pas d’un seul côté, il y a deux parties dans une fraude. À l’enquête de faire la preuve de tout ça", poursuit Frédéric Vienne, président de la Chambre d’Agriculture.
Pour Jean-Michel Moutama, président de la CGPER, "Je ne veux pas dire que les agriculteurs ont fraudé, ce sont mes collègues, je suis agriculteur. 15 ans pour traiter une soi-disant affaire qui a eu lieu, ça pose question. "
Contactés, Tereos, le CTICS, et le syndicat du sucre n’ont pas souhaité répondre à nos questions. Les convocations devraient se succéder au tribunal ce mois-ci à l’issue de l’enquête, les suspects pourraient être mis en examen 15 ans après les faits.