Sulliman Omarjee, avocat dans le droit du numérique, est l’invité du 19H00 d’Antenne Réunion. Il revient sur l’affaire de l’agression présuméee de Joé Bédier par des candidats des Anges de la télé-réalité.
"Par principe, le droit à l’image est un droit absolu, donc toute personne, qu’elle soit une personnalité publique ou un anonyme, a le droit de s’opposer à la captation de son image. Prendre une photo de quelqu’un suppose son autorisation. Néanmoins, il y a les circonstances, le contexte, dans lesquelles une photo peut être prise. Le fait d’être dans un lieu public et que le plan soit suffisamment large sans qu’il ne soit resserré sur une personne peut autoriser la captation de cette image."
"Il faut que l’enquête précise les circonstances de l’agression. J’ai un peu de mal à imaginer le maire Joé Bédier agresser les Anges de la télé-réalité, mais l’enquête le dira. Il faut distinguer si les violences sont légères ou si elles ont entraîné une incapacité, auquel cas les peines seront plus lourdes."
"Ce qui faut retenir est que ce n’est pas parce qu’on s’oppose à être pris en photo que ça donne le droit d’aller contrôler l’appareil de la personne qui prend la photo. Il n’y a que les forces de police qui peuvent embarquer le téléphone et, dans le cadre d’une autorisation du procureur, faire une exploration des données."
"L’émotion est légitime, on ne peut être que consterné face à une opération qui serait supposée faire la promotion de La Réunion et de voir les circonstances qu’elles ont prises. La caisse de résonance des réseaux sociaux amplifie cette émotion. Ce n’est pas interdit de s’exprimer. Là où il peut y avoir un dérapage, c’est les appels au lynchage. Les représailles sont la plus grande menace. On peut dire des choses excessives sur les réseaux sociaux et les personnes qui les disent peuvent être poursuivies."