Il s’est fait passer pour une jeune mineure afin de piéger le pédophile présumé du Tampon. Retour sur le lanceur d’alerte qui se fait appeler Steven Moore.
Dans l’affaire de pédophilie présumée au Tampon, Steven Moore est le lanceur d’alerte. Il détaille les raisons de son action.
"Je n’ai absolument aucun intérêt personnel à faire ça. Le seul objectif pour moi c’est de créer des vocations, pour que mon action se démocratise et que l’on soit plus nombreux à faire ça. J’essaie de proposer un modèle qui peut être copié à l’infini, sur toutes les plateformes du Net", explique Steven Moore, qui préfère conserver son anonymat.
Il s’est fait passer pour une jeune fille sur la Toile afin de piéger un pédophile présumé grâce à un mode opératoire précis : "J’ai créé un appât, un profil Facebook complet de petite fille où elle partage des musiques, etc."
Selon lui, les prédateurs mordent à l’hameçon. "Ces gens-là viennent me trouver."
Dans l’affaire du pédophile présumé du Tampon, les choses se sont toutefois déroulées autrement. "Pour le cas réunionnais, j’ai été clairement engagé par une maman. Elle m’a contacté pour piéger le pédophile qui avait agressé sa fille. C’est comme ça qu’est née ’Alicia’. Je planifiais tout cela depuis des mois. C’est le seul cas où j’ai initié le contact en premier, d’habitude je les laisse toujours tomber dans le piège eux-mêmes", révèle Steven Moore.
Il lui faut parfois plusieurs semaines avant d’établir un lien de confiance avec ses "proies". "Il faut vraiment créer l’illusion parfaite pour leur faire croire que cet enfant existe", expose le lanceur d’alerte. "Et petit à petit ils vont commencer à se lâcher, à donner tout un tas de détails, notamment leurs adresses personnelles ou leurs numéros de téléphone, énormément de photos ou de vidéos à caractère sexuel. De ce fait, quand j’amène un dossier aux forces de l’ordre, il est complet, comme cela a été le cas pour celui de La Réunion."
Le traqueur de pédophiles est déjà sur d’autres pistes, aussi bien à La Réunion que dans le reste du monde.
"A La Réunion, nous suspectons deux individus mais il est fort possible qu’ils soient beaucoup plus nombreux au sein d’un cercle associatif." Il n’a toutefois pas encore de preuves pour l’instant afin d’étayer ses soupçons.
Il travaille également sur d’autres dossiers, notamment au Canada où il dit avoir déjà "fait tomber quelqu’un", et à Metz au sujet "d’un multirécidiviste qui a violé 4 enfants dont ses 2 propres filles."
Si "Steven Moore" souhaite conserver l’anonymat, c’est parce que les autorités lui ont fait comprendre que ses actions, bien que d’utilité publique, étaient passibles de poursuites voire d’une peine de prison.