Devant son lycée à Saint-Leu, mercredi 7 septembre, Kilian* a été roué de coups par Maxime*, âgé de 22 ans. Sa faute : il aurait fait des avances à l’ex-copine de ce dernier âgée de 15 ans. Il vient d’être condamné à 12 mois de prison dont six avec sursis.
C’est une famille encore sous le choc qui est présente cet après-midi sur les bancs du tribunal de Saint-Pierre. Le 7 septembre dernier devant son lycée à Saint-Leu, Kilian, âgé de 16 ans, a été roué de coups par un jeune homme qu’il ne connaissait pas, Maxime, âgé de 22 ans. L’agresseur serait venu lui "régler son compte" car il aurait fait des avances par texto à son ex petite-amie, Mélissa*, âgée de 15 ans.
Pendant la nuit du 6 septembre, Maxime passe la nuit en boîte à Saint-Denis. Il aurait reçu des messages de Mélissa expliquant que Killian "la harcèlerait et lui ferait des avances", selon le jeune homme. Faits qui ne sont pas relatés par la juge.
Furieux, Maxime explique : "J’ai demandé le numéro du gars à Mélissa. Je l’ai appelé, je suis arrivé et voilà. Elle n’était pas forcément d’accord pour que j’intervienne, mais ça a été fait". C’est une rare violence à laquelle la victime a dû faire face. Il a été roué de coups même lorsqu’il était à terre. Maxime évoque devant la juge : "Je l’ai tapé, je l’ai tapé, je l’ai tapé... (...) C’est bon il a eu son compte, j’ai fait ce que j’avais à faire."
Lorsque la procureure lui demande s’il est satisfait de lui avoir réglé son compte, l’intéressé rétorque : "ça ne valait pas le coup. Mais dans un sens oui, parce qu’il ne fallait pas faire ça et respecter les gens. Il n’avait pas le droit d’envoyer des messages à Mélissa."
Son avocat Maître Albon, plaide une enfance compliquée pour le jeune homme : "Il a été abandonné par ses parents à l’âge de trois ans. Placé de foyer en foyer jusqu’à l’âge de 18 ans." Son avocat plaide également "l’immaturité" de son client. "Il a en réalité 16 ans dans sa tête. (...) N’ayant aucun lien affectif, il est désespérément attaché à cette jeune fille."
Ce n’est pas la première fois que Maxime est convoqué par la justice. Déjà jugé le 8 septembre dernier pour atteinte sexuelle et soustraction de mineure de 15 ans envers Mélissa. Il ne s’était pas présenté au tribunal le jour de son audience, invoquant une panne de voiture. Le tribunal l’avait déjà condamné à un an ferme et avait lancé un mandat d’arrêt à son encontre.
Pendant toute l’audience, Kilian est le dos voûté sur le banc du tribunal, encore traumatisé par son agression. Il explique à la barre, la voix tremblante : "Je n’ai pas fait d’avances à la jeune fille." La mère de la victime a les larmes aux yeux en entendant la violence à laquelle a été confronté son jeune fils. Son agresseur ayant pris la fuite juste après l’avoir passé à tabac, “le lycéen vivait dans la peur” explique la juge.
Le tribunal le condamne à 12 mois de prison ferme dont six avec sursis. Peine accompagnée d’une interdiction de se présenter dans la commune de Saint-Leu, également aux abords du lycée, du domicile de la victime, d’entrer en contact avec elle et de se faire soigner. Enfin, il devra dédommager la famille d’une somme de 1000 euros pour le préjudice commis.
Carla Bucero Lanzi