Le Grenelle contre les violences conjugales démarre demain. Julienne a survécu à une agression, elle explique ce qu’elle a vécu et livre ses impressions sur ce qu’il faut changer.
Julienne a été la victime d’une sauvage attaque au couteau le 1er avril 2017. Elle a été surprise chez elle par son ex-compagnon le lendemain de leur rupture. Elle a été gravement blessée au visage et au bras.
Celle qui a survécu une agression d’une incroyable violence revient sur ce qu’il s’est passé et évoque les problèmes qu’elle a rencontré lorsqu’elle a voulu témoigner des premières violences.
"Il y avait des insultes, des menaces. J’en avais marre. J’étais dans les réseaux de soutien, j’allais voir les femmes, qui m’écoutaient. Je suis allée porter plainte plusieurs fois. Je pense qu’il y a un manque d’effectifs, d’écoute."
"C’était de la jalousie. Il fallait que je sois soumise parce qu’il s’en sortait bien financièrement. Le vendredi, je suis allée lui dire que c’était fini."
"C’est le lendemain, qu’il m’a prise par surprise. Quand je revenais de faire les courses. J’ai ouvert la porte. Le temps que j’aille poser les courses dans la cuisine, il est venu. Pour lui, c’était tout calculé."
"Il m’a prise par les cheveux, il m’a insultée. J’ai commencé à me débattre. C’est là qu’il a sorti le couteau."
"J’ai perdu beaucoup de sang. Si je n’habitais pas à côté de l’hôpital, c’était fini."
"Même s’il a été jugé, on vit toujours dans la peur. Qu’il soit en prison ou pas, il y a toujours une crainte. Sa condamnation, ce n’est pas un soulagement."
"Si je vis, c’est pour mes deux enfants. Il faut un bon tempérament. Quand je suis avec les groupes de soutien, on m’écoute, mais ils ne sont pas à ma place. Dans la vie, soit on se relève, soit on se laisse aller. Je vis pour mes enfants, c’est eux qui me donnent la force."
"La loi doit être plus sévère. Et cela, dès le harcèlement !"
"Si vous avez des personnes qui sont à votre écoute, parlez-en ! Il ne faut pas avoir honte !"
"Pour ceux qui critiquent, c’est pas facile de partir, quand y a des enfants, c’est pas facile."