En mémoire de Yoan, incarcéré à la maison d’arrêt de Saint-Pierre et retrouvé pendu, sa famille organise ce samedi une marche blanche.
Le 7 novembre 2018, le corps sans vie de Yoan Stanu est retrouvé dans une cellule de la maison d’arrêt de Saint-Pierre. Selon les premiers éléments, l’homme, âgé d’une trentaine d’années se serait pendu. Il était incarcéré depuis le 1er novembre pour tentative de meurtre sur son colocataire.
Une enquête avait été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de cette mort en milieu carcéral. Le trentenaire partageait la cellule avec d’autres détenus de la maison d’arrêt de Saint-Pierre.
Une contre-expertise demandée par la famille avait conclu à un meurtre, contrairement aux deux premières réalisées à La Réunion.
Le cortège partira du cimetière de Saint-Pierre à partir de 14 heures, avant de se diriger à proximité de la Maison d’arrêt. Les personnes qui souhaitent participer sont invitées à porter des habits blancs. La famille indique que cette blanche blanche est organisée à la fois en sa mémoire, mais aussi afin d’interpeller l’opinion publique sur les familles qui ont également été frappées par des drames similaires survenus en détention.
Pour la mère de Yoan, qui témoignait sur Antenne Réunion, la mort de son fils est lié à un complot et non pas à un geste désespéré. Dévastée, elle insistait sur le fait que son fils avait prévenu le juge dit qu’il ne mettrait pas fin à ses jours mais qu’il allait être tué. Pour elle, il s’agit d’un crime déguisé.
Alors que les deux autopsies réalisées à La Réunion confortent l’hypothèse du suicide comme le confirmait Laurent Zuchowicz, Procureur de la République dans un communiqué, une troisième autopsie, cette fois réalisée à l’Île Maurice, avait conclu à un homicide.
C’est ce que Yoan Stanu serait parvenu à expliquer à ses proches peu avant son décès. Et face au juge des Libertés et de la Détention, le jeune homme avait aussi fait part de ses angoisses.
"Si vous ne me libérez pas immédiatement, je vais mourir" a déclaré Yoan Stanu face au juge des Libertés et de la détention. Avant d’ajouter : "Je ne suis ni suicidaire, ni drogué, mais je vais mourir dans les prochains jours".