Devant le tribunal de Saint-Pierre, un père et son fils ont comparu pour une affaire liée à un simple clignotant. Les événements se sont déroulés vendredi dernier à 9 heures du matin, rue Suffren, lorsqu’un ancien militaire effectuait un créneau. C’est à ce moment-là qu’un doigt d’honneur a dégénéré en une violente altercation.
L’histoire a débuté lorsque Michel, le conducteur derrière l’ancien militaire, a exprimé son mécontentement en lui faisant un doigt d’honneur. Et pour cause : le militaire avait activé son clignotant au dernier moment pour indiquer sa volonté de se garer. La réaction du militaire ne s’est pas fait attendre. Il a rapidement abandonné sa manœuvre pour poursuivre Michel et l’arrêter. Les deux conducteurs se sont confrontés verbalement et Michel s’est saisi d’une chaîne pour se défendre, au cas où. C’est à ce moment là que l’ancien militaire le frappe au visage et s’en va.
Cependant, la situation a pris une tournure plus sombre. Michel a décidé d’informer son fils des faits et tous deux se sont mis à la recherche de l’ancien militaire. Ils l’ont retrouvé une trentaine de minutes plus tard sur le parking de la poste. Des témoins de la scène ont rapporté que les deux hommes se sont immédiatement rués sur le militaire, le faisant chuter au sol violemment. Le fils de Michel, âgé de 27 ans, s’est montré particulièrement brutal, infligeant de nombreuses fractures au visage et au thorax de sa victime, ainsi que de sévères hématomes. Les blessures étaient si graves que l’ancien militaire devra subir une chirurgie faciale.
La vie de l’ancien militaire a été bouleversée, d’autant plus que ses deux filles, âgées de 12 et 14 ans, ont assisté à cette attaque brutale. L’avocat de la victime a plaidé en sa faveur, demandant 3000 euros de préjudice moral pour les traumatismes subis par le militaire et ses filles.
Les prévenus, déjà connus de la justice, ont exprimé des regrets pour leurs actes. Cependant, le procureur a souligné la préméditation de l’agression et l’a qualifiée d’intolérable. L’avocat de la défense a tenté d’atténuer la situation, en expliquant que si l’ancien militaire n’avait pas poursuivi le fils de Michel, les événements ne se seraient pas déroulés de cette manière. Il a ajouté que le fils avait simplement cherché à défendre son père et que sa réaction était humaine.
Le verdict est tombé : Michel et son père ont été condamnés à 18 mois de prison, dont 12 mois assortis d’un sursis probatoire de 24 mois. Les condamnations incluent également une obligation de travail, une interdiction de contact avec la victime ainsi qu’une interdiction de détenir une arme. Le père pourra effectuer sa peine sous bracelet électronique, tandis que le fils devra purger une peine de prison ferme.
La partie civile a été déclarée recevable, et un renvoi sur intérêt civil est prévu pour le 9 février. Les prévenus devront également verser 3940 euros en prévision de l’indemnisation de la victime.
Fanny Dard