Cet après-midi, au tribunal de Saint-Pierre, Hector*, un jeune homme de 30 ans, comparaissait pour une infraction commise le 9 juin au sein de son logement au LOGI de Saint-Pierre. Avec 18 mentions à son actif, Hector est tout juste sorti de prison il y a deux mois et se trouve actuellement en aménagement de peine. C’est pendant cette période qu’il a rencontré Elsa* sur la plage de Saint-Pierre, avec qui il s’est rapidement mis en couple.
Au moment des faits, Elsa, âgée de 17 ans et demi, vivait chez Hector depuis deux semaines. Dans la soirée du vendredi, une dispute éclate entre eux au sujet d’un paquet de cigarettes contenant un joint. Elsa aurait demandé à Hector de le garder, mais il a refusé. Les voisins, qui entendent les cris, ouvrent leurs portes pour voir ce qui se passe. À ce moment-là, Hector lui assène un violent coup de pied. Les témoins affirment que Hector avait adopté une posture de combat et que le coup était d’une grande précision, projetant violemment la jeune femme au sol.
"J’ai été projetée sur plusieurs mètres", déclare-t-elle dans sa déposition. Par la suite, elle se rend aux urgences où le médecin constate une incapacité totale de travail (ITT) de trois jours après son examen au CHU, puis elle dépose plainte à la gendarmerie. Le lendemain, Hector est placé en garde à vue, où il reconnaît la dispute en affirmant : "Elle voulait garder le joint que nous avions préparé ensemble". Cependant, il nie lui avoir porté un violent coup de pied, affirmant qu’il s’est seulement défendu en lui donnant "un petit coup de poussée".
L’avocat de la partie civile, Maître Dyall Nicolas, explique que sa cliente se trouve dans une situation délicate, étant donné qu’elle a abandonné sa scolarité et qu’elle craint des représailles. Elle souhaite couper tout lien avec le prévenu et insiste sur le fait qu’elle a été projetée au sol avec un choc violent lors de l’impact.
Le procureur estime qu’en seulement deux mois, Hector a déjà commis une nouvelle infraction alors qu’il n’a pas le droit de recevoir des visiteurs chez lui. Il demande une peine de trois ans de prison ferme. Le tribunal reconnaît Hector coupable et le condamne à deux ans de prison, avec maintien en détention. S’ajoutent à cette peine une interdiction de contact avec la victime pendant trois ans ainsi qu’une interdiction de porter une arme pendant la même période. Hector devra également verser 800 euros à la victime en réparation du préjudice moral causé.
* Les noms ont été modifiés pour des raisons d’anonymat
F.D.