Un jeune professeur de lycée est passé devant le tribunal de Saint-Pierre cette après-midi, en comparution immédiate. Il est poursuivi pour voyeurisme aggravé. L’accusé a fait des vidéos au Cap Sacré cœur au Port, à ZAC Canabady, et dans d’autres centres de l’île. Ses cibles : jeunes femmes et jeunes filles.
Cette après-midi comparaissait Colin*, 36 ans, un professeur de lycée, marié et père de 3 enfants. Il s’est présenté à la barre pour répondre aux questions de la Cour sur ses actes de voyeurisme.
Il a été poursuivi pour acte de voyeurisme aggravé. Colin* a été interpellé au Super U du Tampon par la police suite à l’alerte d’un agent de sécurité qui trouve son comportement suspect. La police lui saisit son téléphone et y trouve des vidéos et photos de poitrines et des photos prises sous des jupes. Au total, 17 vidéos ont été saisies. Elles auraient été filmées en 1 heure.
« J’ai vu de jolies filles , je ne sais pas ce qu’il m’a pris » explique-t-il à la barre.
Il avoue ensuite l’avoir fait sans que son épouse ne soit au courant.
Suite à son interpellation, sa maison a fait l’objet d’une perquisition, les enquêteurs ont trouvé 1064 vidéos sur un disque dur. Des captages visuels qu’il a recadré, modifié et zoomé pour mieux voir les parties intimes.
Parmi les victimes, sa nièce de 14 ans filmée à sa sortie de la douche. 3 victimes sont présentes durant le procès dont une mineur de 14 ans representée par son avocate.
"Il semblerait que vous aimez les adolescentes" exprime le procureur. Ce à quoi Colin* a répondu : "je ne me suis pas rendu compte que mon comportement n’est pas normal… c’est devenu une addiction."
L’avocate de la défense, Maitre Panurge Stéphanie rebondit sur la réponse de son client, en mettant l’accent sur son état psychologique : "Il a un comportement compulsif et maladif. Il a une addiction et ne peut s’en empêcher. Il a pris conscience de son problème lors de sa garde à vue."
La procureur a rappelé d’anciens faits commis : en janvier, le professeur a fait des vidéos au Carrefour de Saint-Pierre et en mars il a abordé une prostituée.
"Pourquoi ne pas regarder plutôt du porno ?" interroge la procureur. "J’aime filmer, faire des vidéos...c’est ce que j’apprecie." a-t-il répondu.
La procureur a alors pris des réquisitions à l’encontre du professeur de lycée : 18 mois de prison dont 12 avec sursis probatoire de 2 ans. Avec cela s’ajoute une obligation de soins, une amende de 6000 euros pour préjudice aux victimes présentes ainsi qu’une interdiction de contact avec les victimes.
Son avocate a demandé à ce que des soins soient aménagés chez ses parents et rappelle que le casier de son client est vierge. La procureur a reprit la parole pour insister sur le fait qu’elle ne souhaite pas que son casier reste vide au vu du rôle social de Colin* en tant qu’enseignant.