Hier, au tribunal de Saint-Pierre, Eric, un homme de 42 ans résidant dans l’église de Saint-Philippe depuis trois ans, a comparu pour répondre de la détérioration de l’édifice religieux survenue les 11 février et 4 avril derniers. Selon des témoins, il aurait vandalisé la porte, la fenêtre, renversé des poubelles et des chaises, arraché la croix et brisé un néon. Des traces de sang correspondant à son ADN ont été relevées sur les lieux. L’accusé prétend s’être blessé en faisant des pompes.
Le 4 avril, les gendarmes ont été appelés suite à trois détonations. À leur arrivée, Eric se trouvait au sol, écoutant de la musique, et niait toute implication. Déjà condamné à cinq mois de prison pour vols et dégradations dans une école et l’église de Basse-Vallée, le psychiatre ayant examiné l’accusé avant l’audience a évoqué un délire mystique, en lien avec les fortes croyances religieuses de l’individu.
L’avocate représentant la mairie de Saint-Philippe et l’association fournissant le matériel, notamment les chaises et luminaires, a déclaré que cela fait trois ans qu’Eric habite dans l’église et que rien n’a été entrepris. Une pétition signée par une centaine de personnes a même été lancée pour le pousser à partir. De son côté, l’avocate de l’accusé demande sa relaxe, arguant que l’église est son lieu de vie et expliquant que des "corps étrangers" l’agressent, ce qui peut parfois engendrer de la violence. Finalement, à la barre, Eric affirme qu’il n’est pas dans la nature d’un religieux d’attaquer son lieu de culte, concluant par un « amen".
Le tribunal a reconnu Eric coupable et l’a condamné à dix mois de prison, dont quatre avec sursis assorti d’une période probatoire de deux ans. En outre il aura pour interdiction de se rendre dans l’église et aura pour obligations de travailler, ainsi que d’indemniser l’association en charge du lieu de culte à hauteur de 1960 euros.
F.D.