Un homme de 49 ans, accusé de multiples agressions sexuelles par ses belles-filles et sa fille, a été jugé ce vendredi 4 octobre à Saint-Denis. Il dénonce un "complot".
"J’aurais voulu qu’il assume, car il a détruit une famille", lâche Julia*, 16 ans à la barre du tribunal de Saint-Denis ce vendredi 4 octobre 2024. Son beau-père est jugé pour l’avoir agressé sexuellement de ses 6 à ses 12 ans. Il aurait également agressé sa sœur Marine* et fait subir le même sort à sa propre fille Anna* de ses 8 à ses 10 ans. Elle est aujourd’hui âgée d’une trentaine d’années.
Les abus auraient pris fin en 2021, lorsque Julia*, alors âgée de 12 ans, se confie à une amie au collège. Elle raconte qu’elle est victime d’agressions, le matin, avant que sa mère ne se réveille. La petite fille explique que sa sœur, Marine*, lui a confié subir les mêmes abus. Le personnel scolaire, qui remarque sa détresse, recueille le témoignage de Julia. Son beau-père est ensuite placé en garde à vue.
Il accuse les policiers et les experts de mensonges
L’homme a déjà été condamné pour violences conjugales et pour avoir menacé un homme, en plaçant une lame sous sa gorge. Confronté aux accusations de ses belles-filles, il nie en bloc. "Je reconnais que j’ai donné une gifle à leur mère, mais c’est tout", déclare le prévenu de 49 ans. Selon lui, tout cela relève d’un "complot" pour le forcer à quitter sa compagne. Il accuse les experts et les policiers de mentir eux aussi.
Pourquoi sa première fille, Anna*, a-t-elle dénoncé les même faits d’agressions sexuelles alors qu’elle ne connaît pas Julia et Marine ? "C’est un complot, elles se sont parlés sur les réseaux sociaux", répond le prévenu. Pourtant sa fille, Anna, confie avoir hésité à "le couvrir". Elle a finalement témoigné uniquement pour "appuyer" les déclarations de Julia* et Marine*, qu’elle ne connaît pas. Elle ne s’est pas constituée partie civile et a tourné la page des abus subis. Dans les années 2000, elle en avait parlé à son petit-ami de l’époque, qui confirme se souvenir de ces confidences.
Des experts "pas si catégoriques"
L’avocate du beau-père ne croit pas à cette théorie du complot. "Il est désagréable et antipathique, reconnaît-elle, est-ce pour autant qu’on doit le condamner ? Les experts ne sont pas si catégoriques que ça. Selon eux, Julia* peut avoir confondu des gestes de tendresse avec des gestes érotisés."
La procureure demande une peine de 5 ans de prison dont un an avec sursis et une obligation de soin, de travail et une interdiction de contact avec les victimes. Le jugement sera rendu le vendredi 11 octobre 2024.