Ce mardi 6 décembre, une nouvelle affaire de violences conjugales est jugée au tribunal judiciaire de Saint-Denis. René est face à la justice pour des plaintes déposées par sa compagne Estelle. Sauf que celle-ci lui porte des coups également mais n’est pas présente à l’audience.
C’est une histoire de violences conjugales à en perdre son latin. René est jugé ce mardi 6 décembre pour avoir violenté son ex-compagne de novembre 2020 à octobre 2022. Il est en couple avec Estelle depuis dix ans et ils ont deux enfants ensemble.
Leur dernière dispute est liée à une banale histoire de GPS. Ils sortent du travail et se retrouvent dans les embouteillages à Saint-Paul. Lui commence à s’énerver en lui demandant pourquoi elle n’a pas mis l’assistant de navigation pour éviter d’être bloqué sur la route. Le ton monte, elle aurait traité sa “mère de prostituée”, mécontent, il lui met sa main sur la bouche. Puis, Estelle riposte d’un coup et lui casse le nez.
Ils se font contrôler par la maréchaussée quelques mètres plus loin. Pour une raison encore indéterminée, Estelle ne leur donne pas sa véritable identité. Puis explique aux forces de l’ordre subir des violences de son conjoint. La jeune femme va donc au commissariat déposer plainte.
Lors de l’audience, René explique les violences, les intimidations à répétitions et l’emprise de sa femme dont il est victime. S’il donne des coups c’est pour répondre aux siens.
“Je suis désespéré. Je n’ai jamais porté plainte contre elle. Je l’aime beaucoup mais j’ai aussi un problème avec l’alcool”, explique le prévenu à la barre. “Un jour, elle m’a même dit : ma meilleure arme c’est mes dents. Je n’ai pas compris sur le coup. Quelques heures plus tard, elle a essayé de mordre mes parties intimes.”
“Vous l’insultez parfois ?”, lui demande le juge. “Non. Je la traite juste de conne. Alors qu’elle passe son temps à insulter ma mère.” “Vous la traitez juste de conne, c’est quand même une insulte. La procédure relate une relation toxique”, pointe le magistrat face à René.
L’avocate de René plaide la violence des deux parties dans la relation. “Il a essayé de porter plainte mais comme beaucoup d’hommes battus… Mais il a eu peur de ne pas être cru. Le psychologue familial a lui aussi relevé les violences.” Elle soulève également la relation toxique mais également le passé douloureux de son client. “Il a un fort sentiment de dépendance à l’égard de sa compagne car il a été abandonné par sa mère étant petit.”
Estelle aurait aussi vidé l’ensemble de ses comptes bancaires ce qui l’a poussé à dormir dans la rue. “Il a besoin d’être soutenu et soigné à cause de sa problématique d’alcoolisme. Il fait beaucoup d’efforts pour s’en sortir.”
La substitut du procureur requiert dix mois de prison dont huit mois en sursis probatoire. Peine justifiée par les violences répétées et ses problèmes d’alcoolémie.
Il écope finalement de six mois de prison ferme, accompagnés de six mois de sursis probatoire avec une obligation de soins et de travail.