Lors d’un trajet en car vers le Sud de l’île, Florian et son compagnon Benoît sont victimes d’insultes et de menaces visant leur orientation sexuelle. Le couple traumatisé, a porté plainte et dénonce à la fois le comportement de leurs agresseurs mais aussi l’inactivité des passagers.
Comme le révèlent nos confrères du JIR, l’agression a lieu il y a quelques jours dans un car en direction du Sud de La Réunion.
Florian, 26 ans, profite de son anniversaire pour rendre visite à sa famille accompagné de Benoît, son conjoint.
Malheureusement, le voyage entre Saint-Denis et Saint-Pierre tourne très vite au cauchemar pour le couple.
Florian, est interpellé par plusieurs jeunes. Très vite, les petites remarques se transforment en insultes et menaces envers le couple.
Benoît raconte : "On allait fêter les 26 ans de mon conjoint. À partir de Saint-Denis, il y a des jeunes qui sont montés dans le bus et il y a eu des regards insistants sur mon conjoint, étant donné qu’il est un peu efféminé car il a eu une leucémie étant petit."
Il ajoute : "C’est à partir de l’Éperon que j’ai commencé à mettre le holà. Ensuite, de l’Éperon jusqu’à Saint-Louis c’était des insultes homophobes, menaces de mort incessamment, c’était non-stop."
Parmi les insultes envoyées par les 4 agresseurs, "trou de femme et trou d’homme ce n’est pas pareil", "les pédés ça ne devrait pas exister", "si mon frère était pédé je l’aurais tué" et bien d’autres.
"Moi j’ai surtout la haine que ça existe encore. On arrive en 2019 et l’homophobie existe encore", s’insurge Benoît.
Au milieu du flot d’insultes, une femme interpelle le groupe de jeunes pour leur demander d’être plus respectueux et de se calmer mais personnes ne réagit contre l’injustice.
Les agresseurs s’arrêtent à Saint-Louis et le couple traumatisé par la scène continue son chemin vers Saint-Pierre. Une fois arrivés dans la commune, Florian et Benoît décident de porter plainte.
Florian explique : "Ce qui m’a plus mis en colère ce sont les passagers du car qui n’ont pas réagit à part la femme qui était installée à côté de moi. À un moment ça l’a énervé cette insolence mais ils lui répondaient aussi donc ça ne changeait rien."
Il ajoute : "Ni le chauffeur, ni personne d’autre n’a réagit dans le bus même après leur départ, ils ne nous ont pas soutenus ni rien. Juste une personne m’a laissé ses coordonnées comme témoin. Les autres ont fait comme si de rien n’était. Ça m’a vraiment énervé et j’ai craqué en sortant du bus."
C’est au travers d’une courte vidéo enregistrée durant l’agression que le couple tente de dénoncer ces comportements homophobes mais aussi le manque de réaction des témoins de la scène.