Un homme de 52 ans, en détention provisoire depuis près de trois ans, fait une demande de mise en liberté. Il est soupçonné d’avoir drogué et violé l’une de ses invitées lors d’une soirée à son domicile de Saint-Gilles. Au cours de l’enquête, d’autres victimes présumées se sont manifestées.
Plusieurs femmes interrogées lors de l’instruction le qualifient de “prédateur sexuel”. Un homme de 52 ans comparaissait ce mardi 26 novembre 2024 devant la chambre de l’instruction de Saint-Denis. Placé en détention provisoire en février 2023, il fait une demande de mise en liberté.
L’homme, ancien gérant d’un club de padel à Cambaie, est soupçonné de viol sur personne vulnérable. En septembre 2021, il organisait une fête à son domicile saint-gillois où “des produits stupéfiants étaient mis à disposition” selon l’enquête. L’une des invitées l’accuse de l’avoir droguée et violée lors de cet événement. Une analyse ADN a confirmé l’existence d’un rapport sexuel que l’accusé nie en bloc.
Depuis son arrestation, plusieurs femmes ont envoyé des lettres anonymes dénonçant des faits similaires et son ex-femme l’accuse de violences habituelles. Certaines le qualifient de “prédateur sexuel”. Des accusations à son encontre ont également été taguées sur les murs de Saint-Gilles.
Une aumônière lui transmet un téléphone en détention
“Il n’y a pas à diaboliser [mon client]”, affirme Me Iqbal Akhoun, le conseil du Saint-Gillois. Il explique qu’il a demandé une contre-expertise des prélèvements ADN effectués, mais que ceux-ci ont été détruits.
Le quinquagénaire a plusieurs condamnations à son actif, notamment pour violences conjugales et vol avec violence. Son parcours de détenu compte également “plusieurs incidents”. Une femme, aumônière catholique en prison a été surprise en train de lui faire passer un téléphone portable, objet interdit en détention.
L’avocate générale estime qu’il y a des“risques de pression” s’il est libéré. Elle note que certaines victimes présumées n’ont pas souhaité se porter partie civile par peur de représailles. L’administration pénitentiaire a aussi intercepté des courriers menaçants à l’intention de son ex-femme.
La décision de la chambre de l’instruction sera connue prochainement.
Philippine Kauffmann