Robert comparaît à nouveau au tribunal ce mercredi 9 novembre à Saint-Denis. Il est sorti de prison en avril dernier. Il a été arrêté dans la nuit du 6 novembre en état d’ébriété, sans permis au volant de la voiture de son employeur, en état de récidive légale. Le procureur requiert trois ans de prison dont un ferme.
“Avec deux petits dodos vous ne tenez plus debout ?”, ironise le juge face au prévenu présent à la barre ce mercredi 9 novembre. Dans la nuit du 6 novembre Robert est encore arrêté en état d’ébriété au volant de la voiture de son employeur, sans permis, avec son petit-fils de deux ans à l’arrière du véhicule.
Ce soir-là, les pompiers allaient vers une autre intervention. Lorsqu’ils aperçoivent une voiture qui ne roule pas droit et roule à contresens. Ils préviennent alors la police. Les forces de l’ordre arrivent à interpeller le conducteur. Ils demandent à Robert de souffler dans le ballon. Il refuse. “Cela est dû au comportement virulent des policiers lors de son interpellation”, tente de le défendre son avocate. Le prévenu rétorque que “ce n’est pas un bon exemple pour mon petit-fils de souffler dans le ballon car j’ai bu.”
“Et vous croyez que c’est un meilleur exemple de rouler en état d’ébriété ?” rétorque le magistrat.
N’arrivant pas à parler et vu son état d’alcoolémie avancé, les policiers conduisent Robert à l’hôpital pour réaliser une prise de sang. Les médecins décrivent un individu trop violent pour réaliser un quelconque prélèvement. Il termine sa soirée en cellule de dégrisement et sa fille âgée de 24 ans vient récupérer son fils.
Éléments accablants pour le prévenu, il est en situation de triple récidive, conduit sans permis depuis de nombreuses années et une addiction à l’alcool. “Je bois plus. Sauf quand j’ai des soucis”, évoque-t-il à la barre. Lors de ses différentes condamnations, il a déjà été suivi pour son alcoolisme à Saint-Pierre.
Depuis 2004, il a un abonnement au tribunal. Son casier judiciaire comporte 14 mentions, plusieurs pour des faits de violence, de conduite sans permis, en état d’ivresse ou de stupéfiants. Il est sorti de prison en avril dernier. “Pourquoi vous ne vous arrêtez pas ? l’interpelle, lassé le procureur. Pourquoi vous continuez à conduire sans permis en ayant bu ?”
Le prévenu ne répond pas. “Il n’entend jamais. Il faut mettre un coup d’arrêt à l’escalade de ce comportement irresponsable”, requiert le procureur.
Son avocate plaide une audition en garde à vue très rapide, le fait que le prévenu ait un CDI et qu’il fasse des efforts pour s’en sortir. Certes, “il a un mal être. Robert vit mal une rupture et donc re-plonge dans l’alcool.” Après délibération, le tribunal le condamne à un an de prison ferme et un an de sursis probatoire. “Ne perdez pas espoir”, lui souffle le juge.