Sa compagne était au téléphone avec son épouse au moment des faits. Il n’a pas appelé les secours et sa femme, qui a tout entendu, a dû elle-même passer le coup de fil.
Fary* est marié depuis 12 ans, mais fréquentait Manon*, une collègue de travail depuis un an. Le 3 mai dernier, l’homme de 44 ans se rend au domicile de Manon à Saint-Denis et la trouve au téléphone avec… sa femme. Alcoolisé et mécontent de cette conversation, il tente de lui prendre le téléphone, la pousse et la fait tomber. Dans la chute, Manon, qui tenait un verre de soda, lui lance le récipient. Le verre se casse et blesse Fary au visage.
Très en colère l’homme s’empare d’un éclat de verre et le brandit en direction de la tête de Manon. Pour se protéger, celle-ci place son bras devant son visage. Elle reçoit deux coups au niveau de l’avant-bras.
Alors que Manon est au sol et perd du sang, Fary n’appelle pas les secours et s’occupe plutôt d’éponger le sang présent dans l’appartement. La fille de Manon, 8 ans, a assisté à la scène et tente, tant bien que mal, de s’occuper des blessures de sa mère tout en demandant à Fary de l’aider. C’est finalement l’épouse de Fary qui appelle les pompiers. Elle a tout entendu à l’autre bout du fil.
Sa fille de 8 ans assiste à la scène
Lors du procès, ce mardi 12 novembre, Manon n’a toujours pas retrouvé l’usage de son bras gauche. Fary reconnaît les faits, même s’il prétend ne pas s’en souvenir à cause du “choc très violent” provoqué par le verre qu’il a reçu en pleine tête.
“Je suis honnête et fidèle”, se défend l’homme qui avait une aventure extra-conjugale depuis un an avec Manon, et pour qui il avait quitté son épouse. Il explique avoir finalement changé d’avis et quitté Manon la veille de l’agression.
Il compte trois condamnations à son casier judiciaire, dont deux pour violences conjugales et une pour conduite en état d’ivresse. L’homme reconnaît avoir un problème avec l’alcool et vouloir se soigner. “Je mesure la gravité des actes que j’ai pu commettre. Je présente mes sincères excuses à [Manon]", a-t-il déclaré pendant l’audience.
Depuis l’agression, Manon n’a pas pu retourner travailler et a dû déménager. Son bureau fait face à celui de Fary. Il est condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis. Sa peine pourra être aménagée. Il écope également d’une obligation de travail, d’assister à un stage de prévention sur les violences conjugales et d’une interdiction de contact avec la victime. Il devra sûrement changer de travail si Manon décide de reprendre son ancien poste. L’épouse de Fary a elle décidé de reprendre une relation avec lui.
*Prénoms d’emprunt