Un jeune-homme de 22 ans, en prison depuis ses 15 ans, a récemment été placé sous bracelet électronique. Ne supportant pas de ne pas être "complétement libre", il a coupé son bracelet avant de le lancer par la fenêtre lors d’une "crise".
"J’y suis depuis que j’ai 15 ans. Ça a été difficile pour moi la prison, on a abusé de moi sexuellement", témoigne le jeune homme à la barre du tribunal de Saint-Denis ce 7 octobre 2024, trop ému pour en dire plus.
Il a été condamné à 10 ans de prison pour avoir tué une personne en la poussant lors d’une tentative de cambriolage. Il avait 15 ans. Il a passé 7 ans en prison. Libéré le 18 septembre dernier, il a été placé sous bracelet électronique. Son séjour en prison ne l’a pas laissé indemne. Selon un sophrologue qui le suit, il manifeste des tendances suicidaires à l’idée de retourner en détention.
"J’ai eu un bug dans ma tête"
Samedi dernier, il prenait une douche en récitant des prières au domicile de sa tante, qui l’héberge. "Je n’ai pas remarqué que l’eau débordait, ils ont cru que j’étais devenu fou." De l’eau sort de la salle de bain et sa tante appelle les secours qui amènent le jeune homme à l’hôpital.
Pendant sa "crise", il a détaché son bracelet électronique et l’a lancé par la fenêtre. "J’ai eu un bug dans ma tête, j’ai arraché le bracelet mais je suis resté chez moi, je ne me suis pas évadé. Ce sont les brancardiers qui m’ont amené à l’hôpital", se justifie le prévenu, jugé pour évasion. Il explique qu’il était en manque de drogue. Des produits qu’il a commencé à consommer en détention.
"Je voulais seulement être libre"
"Je suis désolé d’avoir détérioré ce bracelet électronique. Je voulais seulement être libre mais j’ai fait une grosse erreur. Je le rembourserai quand j’aurai un travail", fait valoir le jeune-homme.
"Monsieur a du mal à supporter ce cadre qui lui impose des contraintes", accuse la procureure. "L’évasion est avérée à partir du moment où on coupe le bracelet", rappelle-t-elle.
Il est condamné à 6 mois de prison avec sursis, 500 euros d’amende pour la destruction du bracelet et une obligation de soin, de travail ou de formation. "On va dire que c’est un raté, vous ne retournez pas en prison cette fois, mais vous n’aurez pas d’autre chance", prévient le juge.
P. K.