Ce 12 juillet, un trentenaire a été condamné à 4 ans de prison dont un an assorti du sursis probatoire. Le prévenu s’est montré particulièrement violent envers la femme qu’il qualifie “d’amour de sa vie”, le 6 juillet dernier.
À l’âge de 33 ans, le prévenu, jugé ce 12 juillet pour des violences volontaires sur conjoint, a déjà été incarcéré à 7 reprises. Il le dit lui-même, son parcours est "chaotique". Le 21 juin dernier, après avoir purgé une peine de prison ferme, il retire son bracelet électronique et renoue avec ses vieux démons : alcool, produits stupéfiants et violence. "Je reproduis les mêmes choses que j’ai vues. C’est ce qui me fait le plus mal au monde", précise le trentenaire à son procès, en évoquant les scènes de violences subies durant son enfance.
Le 6 juillet dernier à Saint-Denis, sa compagne et les enfants de cette dernière font état d’un déchaînement de violences. Pensant que "l’amour de sa vie", comme il la nomme, aurait eu une relation avec son voisin lors de sa détention, il consomme de l’alcool, de l’Artane et du Rivotril. Et la violence ressurgit. Il attrape la victime par le tee-shirt, la soulève, la jette à terre et lui inflige des claques. Elle tente de se relever, elle reçoit un coup de pied dans le genou. Dans sa rage sans fin, il prend un sac à dos et l’utilise pour frapper la mère de famille au visage. Il finit par prendre son "couteau militaire" et le place sur la poitrine de la victime.
Les enfants sont témoins de ce déchaînement. "Ces enfants ont vu leur mère mourir ce jour-là. Il est dans un tel état de fureur, qu’il est ingérable. Elle est devenue le défouloir de Monsieur. Elle ne peut rien faire. Ils se souviendront de cette image", avance le procureur, Phillipe Léonardo qui requiert "une peine sévère", à savoir 3 ans de prison et la révocation du sursis probatoire. Les mots du procureur sont durs à accepter. Le prévenu l’interrompt, fond en larmes, jette son masque à terre et attrape son visage entre ses mains.
Son discours est loin de ressembler à celui d’un homme brutal et est aux antipodes avec les violences dénoncées par la victime et les enfants, témoins de la scène. "Elle vous le dira, si je ne bois pas ou je n’ai pas d’effet, je suis l’homme le plus clément, précise-t-il. C’est la femme que j’aime le plus au monde. On ne fait pas de mal à une personne qu’on aime". Il laisse couler ses larmes. Sont-elles de circonstance ou sincères ? Difficile à savoir.
La présidente lui fait remarquer qu’il "n’est pas possible d’entendre ça". "Vous êtes jugés aujourd’hui pour des faits du 10 mai 2021 et du 20 juin 2021. Mais aussi pour des violences depuis 2019". "Je ne l’ai frappée qu’une seule fois en 2019", répond immédiatement le prévenu. Une étrange conception de l’amour.
En défense, Me Chantal Laguerre demande de ramener "la peine à de plus justes proportions". "Les stigmates de son enfance sont toujours là. C’est un Monsieur qu’on ne peut pas laisser seul. Il a besoin de soins", insiste la robe noire.
À la fin de l’audience, l’homme de 33 ans déjà condamné pour des violences conjugales présente à nouveau ses regrets. "J’ai fait des choses que je n’explique pas. Je peux mourir demain. Tout ce que je veux, c’est son bonheur à elle", déclare-t-il.
Le tribunal, après avoir délibéré l’a condamné à une peine de 4 ans de prison dont une année assortie du sursis probatoire avec notamment l’interdiction de rentrer en contact avec la victime. De plus, son précédent sursis a été révoqué. Il est parti, en fin de journée, sous escorte policière à la prison de Domenjod pour une durée de 3 ans et demi.