Le tribunal de Saint-Denis juge une affaire peu commune ce mardi 6 décembre. Jean-Christophe comparaît pour avoir enlevé et séquestré le 3 mars 2022 pendant une heure Jacques, un ancien ami, qui le vole régulièrement en pleine journée à Saint-Benoît.
C’est l’histoire d’un homme plusieurs fois cambriolé par le même individu, Jacques, après un appel infructueux, décide de prendre les choses en main le 3 mars 2022.
Jean-Christophe habite à Saint-Benoît avec Carmen. Ils ont enfant en bas âge. Le 3 mars 2022, Carmen est seule avec leur fils à leur domicile. Elle entend quelqu’un s’introduire dans chez elle. Elle prend peur, se réfugie dans la chambre et appelle son mari. La maman reconnaît Jacques en train de fouiller dans le domicile. Il casse le ventilateur, une chaise et dérobe 50 euros. Sauf que ce n’est pas la première fois. Précédemment, le couple a déjà déposé une plainte contre leur ancien ami qui a gravé un sexe masculin sur leur porte d’entrée.
Furieux, Jean-Christophe prévient les forces de l’ordre. “Si le voleur n’est plus à domicile, nous ne pouvons pas intervenir”, répondent-elles au plaignant. Alors, il les prend au mot. Avec un comparse Toni, ils partent à la recherche du voleur dans les rues de Saint-Benoît. Il apparaît quelques mètres plus loin sur un pont. Ni une ni deux, Jacques est tiré au sol par le bras. Jean-Christophe rabat le siège arrière de sa voiture, ouvre le coffre et hop Jacques est glissé à l’intérieur. Une heure après, il appelle la gendarmerie pour leur annoncer qu’ils peuvent arrêter le malfrat.
Rebondissement. Les gendarmes arrêtent Jean-Christophe et Toni pour enlèvement et séquestration. “Avec le recul je n’aurais pas dû. J’ai même perdu ma compagne dans cette histoire. Aujourd’hui, elle croit que je suis un homme violent alors que ce n’est pas le cas. Cela m’a énervé qu’un individu entre chez moi et qu’il fasse peur à ma famille”, explique-t-il à la barre.
“C’est bien une scène de kidnapping en plein jour ! C’est très violent de traîner quelqu’un par le bras. Ce monsieur ne comprend pas la symbolique de la justice”, requiert la substitut du procureur.
L’avocat du prévenu rétorque : “Ils appellent les gendarmes et on leur dit débrouillez-vous. Ils n’ont pas voulu se venger. Leur erreur est de ne pas avoir amené Jacques au commissariat mais ils ne sont pas avocats et encore moins pénalistes. Ils ne pouvaient pas le savoir. L’enlèvement a duré une heure.”
Finalement pour cette histoire rocambolesque, ils écopent tous d’ une amende avec sursis.