Un patron d’auto-école a été condamné ce vendredi 14 mars 2025 pour avoir agressé sexuellement une de ses jeunes élèves. Celle-ci n’a pas osé porter plainte avant d’obtenir son permis de conduire.
27 ans, mère célibataire de quatre enfants, elle doit obtenir son permis de conduire pour reprendre le travail. Elle commence les cours de conduite dans une auto-école de Saint-André. Son premier moniteur a des paroles déplacées à son encontre et pose sa main sur sa cuisse. Elle demande à la secrétaire de l’auto-école, qui est aussi la femme du gérant, de changer de professeur. Le gérant lui-même la prend comme élève.
Pendant deux mois, de début novembre à fin décembre 2022, elle subira des propos et des agressions sexuelles lors de ses cours de conduite. L’homme de 58 ans la fait rouler vers des endroits isolés, comme des champs de cannes, avant de l’embrasser de force, de lui toucher le sexe et de lui imposer une masturbation.
Lorsqu’elle demande encore une fois à changer de moniteur, on lui répond qu’il n’y en a pas d’autres. Elle arrive à toutes ses heures de conduite en pleurant mais n’ose pas dénoncer les agressions qu’elle subit, de peur de ne jamais obtenir son permis de conduire. “Mon seul but c’était d’avoir mon permis, je ne savais pas comment réagir. Il est en contact avec tous les examinateurs”, explique-t-elle devant la cour correctionnelle de Champ Fleuri.
Elle effectue un enregistrement audio des propos déplacés tenu par son professeur et finit par porter plainte. La jeune femme affirme également que de nombreuses autres élèves de l’auto-école la contacte pour lui raconter des faits similaires, après qu’elle ait raconté son histoire sur les réseaux sociaux. Des faits qui, après enquête, n’ont pas pu être vérifiés.
Pour sa défense, le patron d’auto-école avoue “un dérapage”, assure qu’il aurait dû “se contenir” et qu’il parlait de “tout et de rien” avec la victime dans la voiture. “Vous présentez ça comme une séduction. On parle d’agression sexuelle, pas de dérapage”, lui rappelle le président.
“Chef d’entreprise, père de famille, président du club canin et un casier judiciaire vierge”, note l’avocate de la victime, l’homme paraît “bien sous tout rapport” mais a une “personnalité ambivalente”. “Je ne suis pas un agresseur sexuel”, affirme-t-il. Un avis que ne partage pas le tribunal.
Il est condamné à 6 mois de prison ferme et 18 mois avec sursis. Il sera inscrit au Fijais (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes) et ne pourra pas exercer le métier de moniteur d’auto-école pendant 5 ans. Il devra verser 4 000 euros à la victime pour son préjudice moral.
P. K.