Ce lundi 6 mai, le centre de soins de Kelonia s’est rendu hier à Champ borne Saint-André suite au signalement d’une tortue échouée sur le rivage.
Il s’agit d’une tortue verte femelle, qui a été récupérée et transportée à Kelonia pour qu’une nécropsie puisse être réalisée.
La tortue de 102 cm de longue de carapace présente une importante fracture sur le coté avant gauche de la carapace. L’estomac plein de 900 grammes d’algues rouges, un oedème important au niveau de l’épaule gauche et du cou, ainsi que la présence de sang dans la cavité corporelle confirment une mort violente suite à un choc important qui a arraché un morceau de carapace et fendu la carapace sur toute sa largeur.
La cause la plus probable est un choc avec un bateau rapide. La nécropsie a aussi montré la présence de follicules ovariens de plus d’1 cm de diamètre, attestant que le jeune femelle était en début de phase de reproduction.
L’analyse de l’écaillure du profil de la tête montre que la tortue n’est pas dans la base de données TORSOOI. Elle n’avait donc jamais été observée auparavant.
Par contre ses profils sont proches de ceux des bébés de la tortue EMMA qui se reproduit à la Réunion depuis 2007. Elle est potentiellement une fille de Emma et pouvait être à La Réunion pour sa première saison de reproduction. Malheureusement cette jeune femelle ne participera pas au renouvellement de la population de tortues se reproduisant à La Réunion.
Pour le moment 2 femelles seulement - dont Emma - ont été observées lors de plusieurs saisons de ponte sur notre île depuis 2004.
L ‘âge de maturité sexuelle étant de 18 à 30 ans, et les tortues revenant pondre sur leur site de naissance, l’arrivée des premières filles de ces 2 femelles pour leur première saison de reproduction est attendue depuis 2022 et dans les années qui viennent.
Il s’agit de la 3ème collision depuis le début de l’année.
Le centre de Kelionia rappelle :
que les collisions sont la première cause de mortalité des tortues à La Réunion depuis 2018,
ainsi que la règlementation et les conseils de prudence :
1 - limiter sa vitesse à 5 noeuds dans la bande de 300m depuis la barrière de corail (règlementation)
2 - limier sa vitesse sur les fonds de moins de 30 m (recommandation)
3 - rester vigilant lors de la navigation en mettant un observateur à l’avant du bateau.
Le respect de la règlementation* (point 1) permettrait de réduire de 50% les collisions. Le respect de la seconde règle permettrait d’éviter 90% des collisions
*rappel de l’arrêté 2008-1744 : "La vitesse de tous les navires, y compris à voile, ainsi que celle de tous les engins flottants, y compris les hydravions et les aéroglisseurs, est limitée à 5 noeuds jusqu’à 300 mètres du rivage et dans une bande de 300 mètres de large définie à partir de la barrière corallienne"