À 37 ans, le prévenu a passé 16 années et demi de sa vie en prison. Ce mercredi, il a été condamné à un an de prison pour des violences conjugales. De plus, un ancien sursis avec mise à l’épreuve a été partiellement révoqué, à hauteur d’un an.
"J’ai 37 ans, bientôt, 40. À quel âge vais-je commencer ma vie et avoir un boulot comme tout le monde. Je n’ai plus de violence en moi et je veux commencer ma vie", précise le prévenu lors de son procès en comparution immédiate, ce 1er septembre. La procureure, Amandine Dumas lui rappelle son passé judiciaire et ses 12 mentions à son casier. "Il est né en 1984 mais a passé 16 ans et demie en prison, souligne la représentante de la société. Quand on regarde son parcours pénal, on peut s’inquiéter pour l’avenir".
Le 31 juillet dernier, à peine sorti de prison, il renoue avec ses anciens démons. Jugé pour des violences conjugales, des menaces de mort et une violation du domicile, le prévenu s’est longuement expliqué. À la barre comme lors de ses auditions, il ne reconnaît que l’intrusion dans l’appartement de la mère de son enfant. Au moment de son arrestation, à Saint-Denis, il avait 1,6 gramme d’alcool par litre de sang. Il conteste les menaces, parle "d’agressivité verbale" et réfute les violences. Quant à la victime, même si elle n’a pas voulu s’expliquer à l’audience, elle accuse le trentenaire de lui avoir tiré les cheveux et menacé de mort.
"Si on fait du droit pur, les faits doivent être corroborés. Là, vous avez seulement les déclarations d’une plaignante qui sont bancales, avance l’avocat de la défense Me Jean-Christophe Molière. Il n’y a pas assez d’éléments pour aller dans un sens ou un autre". La robe noire plaide la relaxe.
En rendant sa décision, le juge se montre pédagogue et reconnaît que le dossier est "incomplet". "Le tribunal a dû trancher entre votre version et celle de la victime. Il y a des éléments qui corroborent la version de la partie civile comme votré état d’énervement et d’alcoolisation", précise le président. Le tribunal a suivi les réquisitions et a condamné le prévenu à un an de prison. Son sursis avec mise à l’épreuve est partiellement révoqué pour une durée d’un an. Il a été maintenu en détention et a l’interdiction de rentrer en contact avec la victime pour une durée de trois ans.