Juste avant que l’avocate de la défense Me Anilha plaide demain matin, l’avocat général François Basset a requis ce soir 20 ans de prison à l’encontre de Jean-Pierre Pothin, auteur présumé du meurtre du Lion des Camélias. On saura demain si le jury suivra cette réquisition.
Les plaidoiries des deux avocats de la partie civile terminées, c’est à l’avocat général François Basset de faire son réquisitoire. D’emblée, il s’adresse aux jurés : « Plus que jamais le moment est venu de forger à travers ce que vous avez entendu votre ultime conviction. A vous de faire jaillir la vérité. » Et d’ajouter : « Sachez que Jean-Pierre Pothin peut encourir une peine de 30 années de réclusion pour meurtre. »
Il s’adresse alors à l’accusé : « Vous avez reconnu ces faits. A plusieurs reprises,vous avez dit que vous aviez eu la victime dans votre ligne de mire,vous aviez également le fusil à la hanche, vous reconnaissez avoir tiré sur Philippe Robert en affirmant que vous n’aviez pas l’intention de donner la mort ».
Cela est dit. L’avocat général revient alors sur le passé sulfureux de la victime, un passé qu’il avait payé, mais « il s’était rangé des voitures ». Pour autant Jean-Pierre Pothin le craint, mais le vénère, l’idéalise. Jusqu’au moment où les relations se ternissent, s’arrêtent. « Peut-être que vous vous sentiez un peu lâché par cette figure paternelle », souligne l’avocat général.
L’avocat général revient également sur le passé troublé de l’accusé. Il met en avant son attitude violente au travail, son amour pour les armes, ses insultes envers les voisins, son incapacité à se battre à mains nues, son impulsivité, son agressivité par peur de l’insécurité, sa réputation de bagarreur… La liste est longue.
L’avocat général qualifie de « nauséabond » le contexte dans lequel vivaient les deux familles. Il dit avoir à l’audience encore ressenti cette tension, une audience pendant laquelle « chacun donne sa version, ces grimaces sur les visages, ces attitudes ont parlé d’elles-mêmes avec cette haine ».
« J’estime que Jean-Pierre Pothin est coupable », déclare l’avocat général. Pour appuyer sa conviction, il évoque en premier lieu les dégâts de la balle qui a provoqué des blessures d’un diamètre de 15cm. Ce qui signifie que l’accusé a tiré à une courte distance de la victime, soit 15 mètres maximum.
Il a donc tiré avec une arme dangereuse à courte distance. « Cette arme, vous l’avez chez vous avec des munitions, vous avez même besoin de ça pour vous rassurer. Vous aviez déjà eu un gomme-cogne qui vous avez été confisqué. C’est comme si vous ne pouviez pas vous passer d’une arme »
Dans la foulée, l’avocat général revient sur l’attitude pour le moins excessive de l’accusé ce fameux soir du 25 août 2008. « Le soir des faits, vous réagissez au quart de tour. Et vous savez que vous ne pouvez pas vous opposer à une armoire à glace comme Philippe Robert. Je crois que quelque part, vous avez une certaine trouille de Philippe Robert et de son frère », constate l’avocat général.
Ce dernier pense que l’accusé a d’abord pensé à lui. « Vous êtes sorti avec l’arme puis rentré chez vous, alors que si vous aviez été sûr que votre femme était en danger, vous ne seriez pas rentré chez vous. A ce moment-là, vous avez surtout peur d’être tabassé, car ça fait mal, vous l’avez déjà été dans votre quartier. Le soir du meurtre, vous agissez dans votre intérêt pas celui de votre femme », souligne François Basset.
L’avocat général relève également le temps qu’a pris Jean-Pierre Pothin pour aller chercher l’arme, mettre les douilles… Bref, un temps qui prouverait non seulement que l’accusé n’avait pas peur, ne paniquait pas mais bien au contraire savait ce qu’il allait faire, autrement dit tirer sur Philippe Robert. « Il y a intention d’homicide », insiste François Basset.
A maintes reprises, Jean-Pierre Pothin a dit qu’il avait eu peur de Philippe Robert, mais « si vous aviez simplement peur, vous auriez dû tirer en l’air, et non pas l’avoir dans votre ligne de mire où il n’y avait plus que Philippe Robert », souligne l’avocat général.
L’avocat général affirme qu’il y a eu intention d’homicide, un homicide volontaire, sans légitime défense, car François Basset estime qu’il n’y avait pas d’agression directe.
Photo d’archives : Jean-Pierre Pothin encadré par les forces de l’ordre lors de la reconstitution des faits en 2009.
Les plaidoiries des deux avocats de la partie civile terminées, c’est à l’avocat général François Basset de faire son réquisitoire. D’emblée, il s’adresse aux jurés : « Plus que jamais le moment est venu de forger à travers ce que vous avez entendu votre ultime conviction. A vous de faire jaillir la vérité. » Et d’ajouter : « Sachez que Jean-Pierre Pothin peut encourir une peine de 30 années de réclusion pour meurtre. »
Il s’adresse alors à l’accusé : « Vous avez reconnu ces faits. A plusieurs reprises,vous avez dit que vous aviez eu la victime dans votre ligne de mire,vous aviez également le fusil à la hanche, vous reconnaissez avoir tiré sur Philippe Robert en affirmant que vous n’aviez pas l’intention de donner la mort ».
Cela est dit. L’avocat général revient alors sur le passé sulfureux de la victime, un passé qu’il avait payé, mais « il s’était rangé des voitures ». Pour autant Jean-Pierre Pothin le craint, mais le vénère, l’idéalise. Jusqu’au moment où les relations se ternissent, s’arrêtent. « Peut-être que vous vous sentiez un peu lâché par cette figure paternelle », souligne l’avocat général.
L’avocat général revient également sur le passé troublé de l’accusé. Il met en avant son attitude violente au travail, son amour pour les armes, ses insultes envers les voisins, son incapacité à se battre à mains nues, son impulsivité, son agressivité par peur de l’insécurité, sa réputation de bagarreur… La liste est longue.
L’avocat général qualifie de « nauséabond » le contexte dans lequel vivaient les deux familles. Il dit avoir à l’audience encore ressenti cette tension, une audience pendant laquelle « chacun donne sa version, ces grimaces sur les visages, ces attitudes ont parlé d’elles-mêmes avec cette haine ».
« J’estime que Jean-Pierre Pothin est coupable », déclare l’avocat général. Pour appuyer sa conviction, il évoque en premier lieu les dégâts de la balle qui a provoqué des blessures d’un diamètre de 15cm. Ce qui signifie que l’accusé a tiré à une courte distance de la victime, soit 15 mètres maximum.
Il a donc tiré avec une arme dangereuse à courte distance. « Cette arme, vous l’avez chez vous avec des munitions, vous avez même besoin de ça pour vous rassurer. Vous aviez déjà eu un gomme-cogne qui vous avez été confisqué. C’est comme si vous ne pouviez pas vous passer d’une arme »
Dans la foulée, l’avocat général revient sur l’attitude pour le moins excessive de l’accusé ce fameux soir du 25 août 2008. « Le soir des faits, vous réagissez au quart de tour. Et vous savez que vous ne pouvez pas vous opposer à une armoire à glace comme Philippe Robert. Je crois que quelque part, vous avez une certaine trouille de Philippe Robert et de son frère », constate l’avocat général.
Ce dernier pense que l’accusé a d’abord pensé à lui. « Vous êtes sorti avec l’arme puis rentré chez vous, alors que si vous aviez été sûr que votre femme était en danger, vous ne seriez pas rentré chez vous. A ce moment-là, vous avez surtout peur d’être tabassé, car ça fait mal, vous l’avez déjà été dans votre quartier. Le soir du meurtre, vous agissez dans votre intérêt pas celui de votre femme », souligne François Basset.
L’avocat général relève également le temps qu’a pris Jean-Pierre Pothin pour aller chercher l’arme, mettre les douilles… Bref, un temps qui prouverait non seulement que l’accusé n’avait pas peur, ne paniquait pas mais bien au contraire savait ce qu’il allait faire, autrement dit tirer sur Philippe Robert. « Il y a intention d’homicide », insiste François Basset.
A maintes reprises, Jean-Pierre Pothin a dit qu’il avait eu peur de Philippe Robert, mais « si vous aviez simplement peur, vous auriez dû tirer en l’air, et non pas l’avoir dans votre ligne de mire où il n’y avait plus que Philippe Robert », souligne l’avocat général.
L’avocat général affirme qu’il y a eu intention d’homicide, un homicide volontaire, sans légitime défense, car François Basset estime qu’il n’y avait pas d’agression directe.
Photo d’archives : Jean-Pierre Pothin encadré par les forces de l’ordre lors de la reconstitution des faits en 2009.