Le procès des viols de Mazan s’est ouvert il y a un peu plus d’un mois. Il s’agit sans nul doute l’une des affaires judiciaires les plus retentissantes de ces dernières années. Ce sont 50 individus qui comparaissent aux côtés de Dominique Pélicot, accusé d’avoir drogué sa femme et invité des inconnus à la violer. Parmi ces hommes à la barre, on retrouve un Réunionnais. Jean, 52 ans, est originaire du Port et installé dans l’Hexagone depuis ses 39 ans.
Une affaire de viol qui secoue l’opinion publique. Parmi les 51 accusés, un Réunionnais vivant à Lyon s’est rendu au domicile du couple Pelicot le 21 septembre 2018. Originaire du Port, il est décrit comme un homme simple qui aurait grandi dans un milieu pauvre.
Dès ses 12 ans, une consommation de zamal et de Rohypnol affecte nécessairement son système cognitif selon son avocate. Plus tard, il sera initié au libertinage sur la plage de la Souris Chaude à Trois-Bassins.
À la barre des accusés, l’homme aujourd’hui âgé de 52 ans, affirme lui aussi avoir été drogué par le mari de la victime. Il a ensuite procédé à un acte sexuel avec la femme de ce dernier, alors qu’elle était inconsciente. "Il m’a offert à boire et après je ne me souviens plus. Les souvenirs, ça serait bien pour la vérité, pour me défendre. Là, je passe pour un menteur ou un idiot", explique Jean T.
"Ils savaient tous", selon les mots de Gisèle Pélicot, en évoquant les médicaments administrés par son ex-mari, à son insu. Une théorie soutenue par les déclarations du principal accusé. Dominique Pélicot se chargeait de recruter les hommes sur un site de rencontre libertin.
Jean T. l’accusé réunionnais nie avoir eu conscience d’une soumission chimique selon son avocate. "On lui explique que tout va bien se passer, on lui donne à boire. On l’invite à se déshabiller, quand il entre dans la chambre où madame est sur le lit. On lui a expliqué que c’est le fantasme du couple. Comment imaginer que son mari lui a fait prendre son médicament ?", s’interroge Carine Monzat, son avocate
Pendant près de quatre mois, la cour criminelle d’Avignon va interroger les 51 accusés, avec la notion de consentement au cœur des débats. Jean T. risque jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.