Le 12 novembre dernier, une maman originaire de l’Étang-Salé déposait une plainte contre un élève de 11 ans qui aurait agressé sexuellement son fils handicapé de 10 ans dans une institution spécialisée de Saint-Pierre. Une semaine plus tard, le parquet s’est saisi de l’affaire et une enquête a été ouverte.
Le fils de 10 ans d’Emmanuelle Abélard est scolarisé à l’ITEP (Institut thérapeutique éducatif et pédagogique) Antoine Lucas de Saint-Pierre depuis 2 ans. Il est en situation de handicap à cause de son épilepsie, ce qui ne lui permet pas d’être dans le cursus régulier. Il y a quelques jours, il lui a raconté qu’un garçon l’aurait obligé à embrasser un autre garçon sur la bouche à plusieurs reprises.
La maman a alors déposé une plainte contre un élève de 11 ans de la même institution pour agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans, la semaine dernière. La maman du garçon se dit soulagée que la justice ait saisi l’affaire. "Le parquet a entendu son appel à l’aide", se félicite-t-elle. "Maintenant, mon fils a des rendez-vous au pédopsychologue, au psychologue et chez le psychologue sexologue. Il y a tout un travail de reconstruction à faire."
Selon la maman, les policiers et les gendarmes vont interroger le personnel de l’école et les enfants impliqués. D’ailleurs, elle assure que le dépôt de plainte s’est très bien passé. "Le personnel du commissariat a été très à l’écoute. Ils étaient très présents lorsque j’appelais tous les jours pour avoir des nouvelles”, souligne-t-elle.
Le jeune qui aurait obligé son fils à embrasser un autre garçon est âgé de 11 ans. "Mon fils m’a même dit qu’il avait été menacé par ce garçon si jamais il le répétait. Il l’a menacé de le tabasser", poursuit la maman. "Cette dernière dit avoir contacté l’école. On lui aurait dit que le jeune garçon de 11 ans "avait été lui-même victime de violences sexuelles".
"On m’a même dit que cet enfant faisait l’amour avec des poteaux de signalisation. Et un autre élève a même dit à mon fils que ce garçon a mis son zizi entre les fesses d’un autre enfant. Mon fils n’a jamais vu ce genre de scène et comme me l’ont dit les policiers, il n’aurait pas pu inventer ce genre de choses. C’est quand même très précis", insiste Mme Abélard.
Selon la maman, l’école se serait dédouanée en lui disant qu’elle n’était pas au courant, parce que personne n’avait vu. "À un moment, lorsqu’un jeune vous raconte ce genre de choses, il faut réellement se poser des questions", lance-t-elle. "L’école avoue que c’est grave, mais ils m’ont dit que c’était un groupe de jeunes garçons qui se cherchaient sexuellement. Mais entre se chercher et forcer d’autres enfants à faire des choses, il y a une sacrée différence."
Contactée par l’équipe de LINFO.re la semaine dernière, l’institution n’avait pas souhaité se prononcer sur le sujet. "Il n’y aura pas de communication avec la presse", fait-on savoir dans un bref échange de courriels. Nos relances de courriels ce jeudi sont restées sans réponse.