Fin août, des dizaines de poissons étaient retrouvés morts dans la ravine Carosse, à Saint-Joseph. Des décès liés au déverser du lisier de porcs déversés d’un éleveur de porcs situé à proximité de la ravine. La préfecture a émis un arrêté préfectoral mettant en demeure l’éleveur. Si ce dernier ne se conforme pas aux dispositions émises par la préfecture, il s’expose à des poursuites administratives, indépendamment de poursuites judiciaires.
Le 24 août dernier, de nombreux poissons, anguilles et autres cabots bouche-rondes étaient retrouvés morts dans la ravine Carosse, à Saint-Joseph. Un peu plus loin dans cette même ravine, une mousse blanchâtre, sûrement du lisier de porc, stagnait dans le cours d’eau.
"Sur les trois espèces d’anguilles qu’on a à La Réunion, le stock d’anguilles se casse la figure, à cause en grande partie du braconnage, mais pas seulement. Heureusement, ce genre d’événements est assez rare, mais il reste extrêmement dommageable. Quand ça arrive, il faut les sanctionner. On va être très vigilant pour que la procédure soit suivie. S’il y a une procédure judiciaire on se constituera partie civile, précise Armand Métro, directeur Fédération des AAPPMA (Association Agréée pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique) à La Réunion. D’autant que cette ravine n’est pas connectée en permanence avec l’Océan, il faudra attendre un événement pluvieux pour que les espèces aquatiques viennent repeupler la ravine".
Pour l’heure, comme le révèlent nos confrères du Jir, la procédure judiciaire n’est pas encore à l’ordre du jour. L’éleveur qui exploite 431 porcs, et situé non loin de la ravine, a été mis en demeure par la préfecture, suite au contrôle de son exploitation. Sur l’arrêté préfectoral, il est précisé que le contrôle a permis de mettre en avant "le non-respect du plan d’épandage, le mauvais dimensionnement du volume des fosses, le pompage de l’eau dans la ravine Carosse sans autorisation, la réalisation de travaux d’affouillements / exhaussements de plus de 2 m de profondeur/hauteur sur plus de 100 m2 sans autorisation".
De plus, le Saint-Josephois ne respecte pas plusieurs dispositions de l’arrêté ministériel du 27 décembre 2013 suvissé. L’exploitant dispose d’un délai pour être conforme aux dispositions de l’arrêté préfectoral. En cas de non-respect, il s’expose à des sanctions administratives, indépendamment de poursuites judiciaires qui pourraient être engagées.
Depuis ce malheureux événement, aucune autre pollution n’a été observée dans cette ravine.