Condamné à six mois de prison avec sursis en première instance pour atteinte sexuelle sur mineur, Philippe Ghanty n’avait pas caché son intention de faire appel. Ce jeudi matin, il s’est retrouvé devant les juges de la cour d’appel. La décision sera rendue le 23 septembre 2021.
"Je suis là pour contester l’ensemble des faits". À la cour d’appel, les premiers mots de Phillippe Ghanty, jugé pour atteinte sexuelle sur un mineur, donnent le ton. L’ancien professeur d’Anglais, aujourd’hui suspendu par le rectorat, vient clamer son innocence avec de nouveaux éléments pour le prouver. À la demande de l’avocat des parties civiles, Me Rémi Boniface, le huis clos est prononcé, comme en première instance.
Le 12 février 2019, le tribunal judiciaire de Saint-Denis avait condamné à une peine de six mois assortie du sursis l’ancien homme politique du Front national. De plus, il a l’interdiction d’exercer une activité professionnelle en lien avec des mineurs pour une durée de 5 ans. L’enseignant aurait entretenu une relation amoureuse avec l’une de ses élèves, mineure au moment des faits.
Dans un courrier adressé au procureur, la victime avait exprimé sa détresse. "Je suis perdue, je n’arrive pas à me reconstruire car il est sans cesse en train d’essayer de rentrer en contact avec moi", écrivait l’adolescente.
Son avocat, Me Robert Ferdinand s’étonne qu’en première instance une pièce n’était pas dans le dossier. Ce certificat de virginité est apparu dans le dossier en appel. La robe noire a donc soulevé une exception de nullité. "Il y a une différence entre une histoire d’amour et une atteinte sexuelle. On peut s’aimer sans avoir de gestes avec connotation sexuelles", précise le conseil. Pendant cette déclaration, son client mitraillé par les journalistes se dissimule sous un pull à capuchon et se précipite vers la sortie.
Le prévenu, d’après ses dires, aurait été piégé. La femme qui l’aurait lancé en politique, serait à l’origine des poursuites judiciaires dans cette affaire très médiatisée. Elle aurait agi par jalousie en apprenant la relation amoureuse de Philippe Ghanty avec son élève. En réaction, il avait porté plainte pour dénonciation calomnieuse.
Durant l’audience, l’avocat général a requis une peine de 8 mois de prison avec sursis. La cour a pris le temps d’étudier les arguments des uns et des autres et rendra sa décision le 23 septembre prochain. L’avocat des parties civiles, Me Rémi Boniface, considère que Philippe Ghanty sera déclaré coupable. "Monsieur Ghanty nous a fait du Ghanty. C’est une personnalité étonnante. L’expert psychiatre le décrit comme un manipulateur. Il promet à sa dulcinée d’en faire la première dame de France. Il menace et met la pression contre tout le monde et dépose des plaintes contre moi, le bâtonnier, le procureur et le juge d’instruction", souligne le conseil.