Aujourd’hui c’est l’ouverture d’un procès très attendu des victimes de jets de galets au Port. Au tribunal correctionnel de Saint-Denis, quatre mineurs, auteurs présumés, devront s’expliquer sur leur jeu macabre. Dans la nuit du 30 septembre 2023, des galets lancés sur des véhicules depuis le pont de l’échangeur du Sacré Cœur feront des victimes. L’une d’entre-elles Kenya ne survivra pas. Ce drame avait suscité l’émoi de la Réunion. Et pour la première fois, les victimes, et leurs proches ont découvert le visage des quatre mineurs auteurs présumés des jets de galets. Un procès au tribunal correctionnel de Saint-Denis à huis clos.
Après le temps du deuil vient le temps de la justice. Quatre mineurs comparaissent depuis ce matin à la barre du tribunal pour enfants statuant en matière criminelle.
Tous sont âgés de moins de 16 ans. Ils sont placés en détention provisoire depuis leur mise en examen pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Deux d’entre eux sont entrés libres à l’audience. Les deux auteurs présumés principaux ont été escortés, tôt ce matin, par les policiers depuis le centre de détention pour mineurs de Domenjod.
Leurs proches étaient présents ce matin et participent eux aussi à cette audience. Visages fermés, ils semblent accablés par les faits qui sont reprochés à leurs enfants.
Du côté de la partie civile, les victimes attendent évidemment que justice soit faite, un an après le drame.
“Ça aurait pu tomber sur vous, sur moi, sur votre collègue, sur n’importe quelle femme, homme qui passe en dessous. Et vous voyez cette roulette russe de la mort qu’ils ont déclenchée. Dix secondes avant, Kenya aurait été épargnée, dix secondes après, ça aurait pu être quelqu’un d’autre”, estime Me Jean-Jacques Morel, avocat de la partie civile.
“Je représente une jeune femme qui a été très chanceuse parce qu’elle a reçu un parpaing qui s’est écrasé juste sur son bras et à quelques millimètres près elle aurait pu l’avoir sur son visage et avoir des conséquences dramatiques comme malheureusement le tribunal pour enfants doit connaître aujourd’hui”, explique Me Jean-Christophe Molière, avocat de la partie civile.
“Nous avons déjà obtenu, du côté de la défense, une première étape cruciale. Ils étaient poursuivis pour assassinat, nous avons obtenu une disqualification, à savoir qu’ils sont jugés aujourd’hui pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort, sans intention de la donner”, fait savoir Me Georges-André Hoarau, avocat de la défense.
Rappelons que le procès s’étend sur deux jours. Demain, vont se tenir les réquisitions et les plaidoiries. Les accusés encourent vingt ans de réclusion criminelle.