La petite Elianna est décédée en 2018 suite à des violences volontaires. Dans le box des accusés, sa mère, et son ti-père. Le procès aux Assises, prévu sur trois jours, s’ouvre aujourd’hui.
Ce lundi 3 mai, s’ouvre à la cour d’assises le procès de la mère et du ti-père d’Elianna. En mars 2018, la fillette, âgée de seulement deux ans décède suite à des violences volontaires.
Des violences dénoncées peu après la naissance d’Elianna, par sa grand-mère maternelle.
La mère et le ti-père sont alors soupçonnés d’avoir commis des violences sur la petite fille ayant entraîné sa mort. Ils sont alors placés en garde à vue puis écroués.
Affaire Elianna : les avocats s’expriment
Après une remise en liberté des parents suite à une décision du juge des libertés, ce choix fait descendre plusieurs collectifs dans la rue en guise de protestation. Finalement, le parquet décide de replacer les parents en détention provisoire.
Aujourd’hui, la justice doit déterminer qui est responsable de sa mort. Les prévenus encourent 20 ans de réclusion criminelle.
Depuis le début de l’affaire, sa mère nie les faits qui lui sont reprochés.
Le ti père d’Elianna, déjà connu par la justice pour des faits de maltraitances sur enfant, sera lui aussi sur le banc des accusés. Fabian Gorce, son avocat, explique : "Dans ce dossier, mon client était avec la maman depuis un mois. Il a aménagé avec elle fin février, et cette affaire s’est déroulée fin mars. Il s’est retrouvé là, un peu par hasard. C’est assez aberrant que depuis trois ans, on l’accuse d’avoir tué une enfant qu’il connaissait à peine".
Mort d’Élianna : le point sur le premier jour d’audience
Les prévenus sont jugés pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineure de moins de 15 ans par personne ayant autorité".
Selon les différents témoins, la petite fille était en pleine forme tout au long de la journée. C’est peu après 14 heures qu’Elianna aurait fait son malaise. Elle se serait effondrée devant son ti-père, Cédric, et sous les yeux de la maman, Pascaline. Avec l’aide d’un voisin, ils auraient tenter de réanimer la petite, en vain.
Peu après le couple est entendu par la police. Le lendemain des faits, le 29 mars, l’autopsie est pratiquée. Les médecins découvrent que des violences ont été commise sur Elianna quelques heures avant son décès au domicile familiale.
Placés en garde à vue le 3 avril 2018, Pascaline et Cédric ne vont cesser de se renvoyer la responsabilité de la mort d’Elianna.
Les témoins se succèdent à la barre. L’un raconte ce qu’il s’est passé ce jour-là : Cédric, le ti-père, serait passsé devant un bar près du domicile. Il aurait été interpellé par l’un des voisins, qui voulait faire la conversation avec lui. Cédric lui aurait répondu qu’il n’avait pas le temps, et qu’il avait un grave problème à régler. C’est alors que ce voisin se serait dirigé au domicile de Pascaline, et aurait vu Elianna allongée sur un fauteuil en grande difficulté. Il aurait ensuite pratiqué un massage cardiaque, pendant que Cédric faisait du bouche à bouche. A l’arrivée des secours, Cédric se serait montré virulent envers eux, à cause de leur retard.
Ensemble depuis 1 mois, au moment des faits, la mère n’est pas connue des services de police. Cédric lui, est déjà connu pour des faits de violences sur des anciennes compagnes et également sur des mineurs.
Ainsi, c’est au bout de 3 auditions de Pascaline, la mère, qu’elle aurait avouée des violences de la part de son compagnon du moment.
Les voisins et divers intervenants sont eux aussi présentés devant la cour. L’un d’eux, voisin de Pascaline au moment des faits, affirme avoir été témoin de plusieurs faits de violence sur la mère d’Elianna. Des giffles auraient été assénées après une soirée.
Puis, vint le témoignage de l’éducatrice spécialisé, présente au domicile d’Elianna une heure avant le drame. En effet, les deux enfants de Pascaline devaient être placés, pour motif qu’ils vivaient dans un environnement violent. L’éducatrice explique alors les relations compliquées entretenues par Pascaline avec des hommes violents. Mais elle affirme qu’Elianna et sa mère "avaient une relation fusionnelle". Elle a signalé un danger potentiel pour les enfants, dû à la présence d’alcool dans la maison, et de la présence de Cédric, déjà connu des services sociaux pour ses violences. En effet, il aurait donné des giffles à son fils de 18 mois après que ce dernier soit tombé de vélo, et aurait molesté la fille de son ex-compagne.
La première expertise médicale est présentée à la cour. Elle décrit avec détail les multiples lésions présentes sur et dans le corps d’Elianna. Son foie notamment présente de nombreuses blessures, et s’est vidé de beaucoup de sang. Selon le rapport de l’experte, c’est un objet contendant, ou une projection sur un mur qui aurait autant blessé le foie d’Elianna. Après le détail médical et les circonstances de son décès, la présidente demande au médecin légiste : "Est-ce-que cette petite fille a souffert ?" "Oui énormément", répond le médecin d’un ton glacial.
Un autre expert légiste indique que c’est un violent coup pied dans le dos qui aurait provoqué ces lésions sur le corps de la petite fille. Il indique aussi que c’est en se relevant, alors qu’elle était allongée, qu’Elianna aurait perdu connaissance. La présidente : "On aurait shooté dedans comme dans un ballon de football."
Les accusés prendront la parole pour le deuxième jour du procès.
Maître Vardin, avocat de la partie civile : "Il faudra attendre que les accusés prennent la parole, pour les questionner pour savoir ce qu’il s’est passé. Nous avons eu les enquêteurs, le médecin légiste, quelques témoins. La lumière commence à rentrer dans cette salle, dans cette chambre, où cette petite est décédée suite à, certainement, un coup reçu. Donc, d’ici mercredi, j’espère bien qu’on aura un éclairage total."
Maître Gorce, avocat de Cédric : "C’est une affaire qui est diffile, il s’agit quand même de déterminer la vérité. Moi, au terme de cette première audience, j’ai pas l’impression qu’on la tienne. Je pense qu’on ne l’aura pas la vérité au bout du troisième jour, ce qui est malheureux. Demain, il y aura l’interrogatoire des mis en cause, peut-être qu’on aura un peu plus de réponses."
Maître Navaro, avocat de Pascaline : "Ça fait que confirmer la réalité du dossier, c’est-à-dire que Madame a été décrit comme une personne qui n’était pas violente, qui n’avait jamais frappé ses enfants. On voit pas aujourd’hui, pourquoi, en tout cas dans ses faits, elle aurait donné la mort à Elianna, tout simplement. Rien ne le démontre et surtout pas les témoignages des gens."
Le procès s’ouvre ce lundi à la cour d’assises de Saint-Denis. Le collectif Eliana, créé peu après la mort de la jeune victime, compte s’y rendre avec la famille pour réclamer justice.
En avril 2018, la mère et le beau-père de l’enfant ont été mis en examen et écroués pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Le 28 mars 2018, la petite Elianna, 2 ans, est décédée à Saint-André des suites de graves violences volontaires.
L’autopsie avait révélé des blessures graves sur le corps de la fillette : foie perforé, hématomes au niveau de la tête, plaies sur le crâne, ecchymoses sur les bras.