Interrompu en raison de la pandémie de coronavirus, le procès du Mediator reprend ce mardi à Paris.
Reprise ce mardi 2 juin du procès du Mediator à Paris. C’est une affaire hors norme qui compte environ 5 000 victimes et 25 accusés. 376 avocats sont mobilisés.
Le procès avait dû être interrompu en raison de la crise sanitaire liée au coronavirus.
L’affaire a été lancée depuis La Réunion qui compte de nombreuses victimes. Elles sont représentées par Maître Alain Antoine. Il affiche un optimisme à toute épreuve : "Je suis optimisme d’autant plus que l’appareil judiciaire répond positivement. Nous étions inquiets parce que c’est un peu le procès de l’État, ce n’est pas le procès d’un médicament, ça va au-delà. Il y avait l’Agence du médicament qui avait une mission de service public qui était complice des Laboratoires Servier."
"Je suis optimiste car je vois que la justice répond positivement. Je vois que la présidente gère magnifiquement cette audience, on sent qu’il y a une feuille de route est tracée. La justice répond positivement à un tel procès."
Le médicament anti-diabétique est accusé d’être à l’origine de graves lésions cardiaques. Près de 4 000 parties civiles sont attendues, parmi lesquelles des Réunionnais.
Une malade qui s’est vue prescrire le Mediator raconte son quotidien.
"Mon histoire est que j’avais pris beaucoup de poids après une fécondation in vitro. Alors je suis partie voir un médecin qui m’a prescrit du Médiator pour perdre du poids."
"J’ai perdu du poids, c’est vrai. Mais après, j’ai eu des problèmes cardiaques. Il a fallu m’opérer en urgence en 2008 et me mettre une valve aortique."
"Depuis, je suis sous anticoagulant avec tous les problèmes que cela comporte. Je suis diminuée à plusieurs niveaux. Je ne peux plus faire ce que je faisais avant. Je suis continuellement en train d’avaler des médicaments. Cela commence à peser. Mais on ne peut pas faire autrement. Il faut l’accepter, il n’y a que comme ça qu’on peut avancer. Il y a un sentiment de tromperie, c’est ça le plus terrible. Qu’on ne me dise pas que personne n’était au courant !"
"Je suis pressée que la condamnation soit prononcée. Après, on verra. On ne fait pas ça pour l’argent. La santé, il n’y a aucune somme qui peut vraiment changer les choses. Il faut croire en la Justice et j’y crois encore."