Antenne Réunion
Le 9 juin dernier, Yves Ivoula s’est longuement défendu devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis. La justice lui reproche une gestion “anarchique” de ses deux casses autos et d’enfreindre de nombreuses règles, notamment en matière d’environnement. Il a été relaxé pour une partie des faits, mais a été condamné à deux ans de prison dont un an avec sursis probatoire.
La lecture des infractions reprochées au prévenu avait pris plus de dix minutes, le 6 juin dernier. Yves Ivoula, le propriétaire de deux casses autos, à la Mare et à la Zac Finette s’est longuement expliqué. "J’ai fait tout mal et tout de travers. Un bureau d’études m’accompagne maintenant. En 2014, je n’avais rien et pas d’argent", expliquait-t-il, à la barre du tribunal.
Ses sites fonctionnent, entre 2014 et 2020, sans aucune autorisation. Les déchets ne sont pas dépollués comme ils devraient et sont classés comme dangereux. Ses employés n’ont ni de contrat de travail ni de bulletins de salaire. Ils ne sont pas non plus déclarés. Il profite de la crise Covid pour demander du chômage partiel pour ses employés. Son compte bancaire est basé en Bulgarie et l’argent de la société est utilisé à des fins personnelles. La gestion de son entreprise est qualifiée "d’anarchique".
La défense, incarnée Me Iqbal Akhoun avait soulevé une nullité, avançant que la citation n’était pas correcte. Selon le conseil, la société citée dans la procédure n’existait pas. De plus, il avançait que certains faits étaient prescrits et plaidait en partie la relaxe. "Aujourd’hui, il n’y a plus aucune épave sur le site de la Mare. Il y a beaucoup de négligence de sa part. Mais toute personne a droit à une place dans la société. Aujourd’hui, il travaille avec un expert-comptable et un bureau d’études pour régulariser la société", avançait la robe noire.
Pour le parquet, Domitile Descampiaux avait requis une peine de 4 ans dont 3 avec sursis probatoire, une amende de 30 000 € et l’interdiction de gérer. Pour la femme du prévenu, elle avait demandé 6 mois avec sursis.
Ce 6 juillet, Yves Ivoula a été relaxé pour une partie de faits. Le tribunal a considéré qu’un arrêté préfectoral portant sur la fermeture d’une de ses casses était illégal. De plus, les juges ont suivi la défense sur le défaut de citation.
Il a été condamné pour le reste à une peine de 2 ans de prison dont une année assortie du sursis probatoire. Il a l’interdiction de gérer à vie ou d’exercer une activité en lien avec la protection de l’environnement. Il devra s’acquitter d’une amende douanière de 9900 € et devra rembourser 22 000 € à l’une de ses sociétés en difficultés financières.
Quant à sa femme, elle a été relaxée.