Samedi 3 septembre, dans la ville du Port, une rue est très animée en plein après-midi. Max dépose une bonbonne de gaz chez sa petite amie. Il se gare en face de chez Bruno. Ce dernier a l’habitude de se garer à cette place qui se trouve pile en face de chez lui, alors qu’elle est publique. Une altercation entre les deux hommes va mal tourner.
Énervé de voir son lieu de stationnement occupé et se sentant menacé, "je suis sorti avec mon fusil. Au début il n’était pas chargé. C’était juste pour l’impressionner. Je l’ai vu reculer sa voiture sur ma femme et mon enfant. J’ai eu peur, donc j’ai tiré sur la voiture", témoigne Bruno à la barre. Il comparaissait, ce mercredi 28 septembre, au tribunal judiciaire de Saint-Denis.
Le juge est interloqué par la détention de l’arme alors qu’elle n’a pas été déclarée. Il interroge donc le prévenu à ce sujet : "Pourquoi avoir acheté une arme ?" Le quinquagénaire rétorque : "depuis que ma mère a été assassinée, j’en ai une."
L’avocat de Max rappelle les conséquences de ces tirs de fusils pour la victime : "On n’en sort pas indemne de faire face à une telle fureur, ni indemne dans son corps. Le jeune homme a eu de multiples traces de plombs en sous cutané et il est sous anxiolytique."
À son tour, l’avocat de Bruno plaidera : "On le présente comme quelqu’un de violent, sauvage, irascible. Alors qu’en fait, les deux familles s’entendaient bien. C’est depuis l’arrivée de Max et sa relation avec la fille des voisins que leur bonne relation a changé. Max regarde de haut Bruno." Il met également en avant le casier judiciaire de la victime : "Monsieur a déjà été condamné pour avoir tabassé un policier avec des barres de fer. Fonctionnaire qui ne pourra jamais plus travailler. À cela s’ajoutent des condamnations pour des faits de vol. On voit à qui on à faire. Il y avait plein de places partout. Alors, pourquoi se garer là, hormis pour provoquer ? Quand Bruno voit sa famille menacée dans sa chair… C’est pour cela qu’il va chercher un fusil. Nous sommes d’accord, il s’agit d’une infraction qu’il n’aurait jamais dû commettre."
Après délibération de la cour, Bruno est condamné à deux ans de prison dont un an avec un sursis probatoire. Et une année en détention à domicile surveillée électroniquement. À cela s’ajoute l’interdiction de détenir une arme pendant cinq ans.