Antenne Réunion
La grande majorité de Sri-Lankais arrivés sur notre île depuis 2018 ont vu leur demande d’asile rejetée par l’Ofpra. Ce 14 juin ont, devant la cour nationale du droit d’asile, deux Sri-Lankais expliqué une énième fois les risques qu’ils encourent en cas de retour dans leur pays. La décision sera rendue le 5 juillet prochain.
Les Sri-Lankais qui n’ont pas obtenu l’asile sont dans l’attente, comme "dans un terminal d’avion". Seulement contrairement aux voyageurs, ils ne connaissent pas leur destination finale. Ils vivent avec l’angoisse de retourner au Sri-Lanka, un pays qu’ils ont fui au péril de leur vie.
En mars 2018 et févrirer 2019, cinq bateaux souvent dans un piteux état on traversé, les 4238 kilomètres qui séparent La Réunion et le Sri Lanka.
Sans connaître les procédures, les 155 migrants, en arrivant sur notre territoire, ont été rattrapés par un long combat judiciaire. Un combat qui n’est pas fini pour ceux qui ont vu leur demande d’asile par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) être rejetée.
Ce lundi 4 juin, deux migrants se sont présentés devant la cour nationale du droit d’asile (CNDA) à Paris. L’audience s’est déoulée par visio conférence depuis la salle d’audience du tribunal administratif de La Réunion à Saint-Denis.
Ils ont raconté leur histoire, leurs craintes et les raisons de leur demande d’asile. Ils doivent s’y reprendre à plusieurs fois. L’interprète doit répéter les questions et insister. Les interrogations des juges sont pointilleuses. "Je ne comrpends pas bien". La phrase ressort plusieurs fois de la bouche des assesseurs.
Le premier à comparaître est âgé de 42 ans. Appartenant à la communauté tamoule, il ne cache pas ses peurs en rentrant dans le pays. "Il y a toujours un harcèlement du régime Cingalais sur les Tamouls. Il y a une crainte qu’une nouvelle guerre civile éclate", avance son avocate. Le père de famille qui est encore en contact avec sa famille raconte avoir été interrogé toutes les semaines par les policiers au sujet de son oncle. Ce dernier serait bien placé au sein des Tigres de libération de Eelam tamoul (LTTE).
L’organisation indépendantiste tamoule du Sri Lanka fondée en 1976 aura pendant 27 ans lutté contre l’armée sri lanakise. Le 17 mai 2009, après avoir été encerclés, les combats cesseront. À en croire, le demandeur d’asile, il est toujours victime d’insultes et d’actes de tortures par les policiers pour son appartenance à la communauté tamoule.
Il décide en 2012 de quitter son pays pour rejoindre l’Australie. Deux ans plus tard, il est forcé de retourner au Sri-Lanka. À peine sorti de l’avion, les policiers l’interrogent et le maltraitent. La situation ne s’améliore pas et il quitte dans une embarcation de foturne son pays pour La Réunion, en décembre 2018.
Aujourd’hui, il est persuadé qu’en cas de retour, ses problèmes ne feront qu’empirer. Il encourt 5 ans de prison pour avoir quitté illégalement son pays.
Le second évoque des problèmes avec un élu local. En 2008, des Cingalais fêtent leur victioire contre les tirges dans son quartier où vivent sa famille et une autre d’origine tamoule. Il s’oppose et les homme de main de cet homme politique l’agressent. Il sera menacé et finira en prison.
Son bras porte une cicatrice. Une stigmate d’un coup de sabre donné par les proches de l’homme politique. Sa mère, en 2008, est elle aussi blessée à la main. Sa cicatrice est encore plus profonde. 56 points de suture seront nécéssaires et la mère de famille a perdu l’usage de la moitié de sa main.
Son avocate, Me Nacima Djafour insiste sur "les risques de persécutions bien réels et que subissent déjà sa famille". La cour nationale du droit d’asile s’est donnée un temps de réflexion et rendra sa décision le 5 juillet prochain.