Deux jours après le drame qui s’est produit ruelle Virapatrin, à Saint-André, la solidarité s’organise autour de la famille de la petite Raimina, trois ans, décédée dans l’incendie de sa maison. Le corps de la jeune défunte doit être autopsié dans la journée. La mère de la victime qui est inconsolable envisage de porter plainte.
L’incendie meurtrier qui a coûté la vie à la petite Raimina Moussa lundi soir a rappelé les conditions précaires dans lesquelles vivent bon nombre de familles à la Réunion. Représentante de l’Association des femmes mahoraises, Amina Bjoumoi dit être confrontée chaque jour à cette misère sociale. La jeune femme explique aussi que les membres de cette communauté sont souvent victimes de marchands de sommeil. Dans l’impossibilité d’obtenir un logement décent, de nombreux Mahorais n’ont d’autre choix que de se tourner vers des propriétaires peu regardant qui leur font payer le prix fort.
Depuis la mort de Raimina, les proches de la fillette ont reçu de multiples témoignages de soutien. Interrogée ce mercredi, la mère de la victime Moinecha a raconté son arrivée à la Réunion et ses grandes difficultés pour trouver un logement : "Je n’avais pas de fiche de paye, aucune garantie. Dans ces conditions, c’était très difficile de loger ma famille". La mère meurtrie par la disparition de sa fillette a également décrit les nombreux problèmes rencontrés au moment de son installation ruelle Virapatrin.
Les soucis ont commencé très tôt. Les installations électriques n’étaient pas aux normes selon la mère de famille qui a été contrainte de changer de machine à laver à deux reprises. De la même façon, elle assure qu’elle et ses enfants vivaient avec les rats. Pour rester dans cette case en bois sous tôles, Moinecha devait s’acquitter de la somme de 760 euros chaque mois.
La mort de la petite fille a ému toute la communauté mahoraise. La Mairie de Saint-André a annoncé un relogement mais pour l’heure aucune décision n’a été prise. La mère de Raimina et ses cinq frères et soeurs sont actuellement hébergés chez une tante.
En ce qui concerne le volet judiciaire, l’enquête ouverte lundi se poursuit. Une autopsie doit être pratiquée ce mercredi sur le corps de la fillette. "Tout cela prendra du temps" selon le Procureur adjoint de la République Emmanuelle Barre en charge du dossier. Des prélèvements ont été effectués dans la maison brûlée mais ils doivent être analysés en laboratoire. Par ailleurs, les enquêteurs comptent sur l’intervention d’une expert en incendie pour déterminer avec précision l’origine du sinistre.
Les autorités devront également établir s’il y a des responsabilités directes et indirectes. Très en colère, la mère de Raimina assure qu’elle portera plainte. Mais avant d’entreprendre cette démarche, Moinecha veut récupérer le corps de son enfant pour lui offrir des obsèques et entamer son travail de deuil.