Ce 29 juin, le tribunal correctionnel a condamné un Possessionnais à 18 mois de prison dont 6 assortis du sursis probatoire. Dans un conflit avec son voisin qui s’éternise, il avait recruté deux mineurs pour cambrioler le domicile de la victime en janvier dernier.
"Un enfer psychologique". Les mots choisis par l’avocat de la partie civile, Me Cyril Trajin résument la situation de ses clients. Après avoir hérité d’un terrain de ses parents, la victime s’installe à La Possession. Son voisin se serait installé illégalement. Les nuisances sonores sont constantes dont certains cris d’animaux.
Seulement, les relations avec son voisin sont délétères. À tel point que la justice est obligée d’intervenir. En 2020, le prévenu avait été condamné à 10 mois de prison assortis du sursis probatoire pour des violences sur son voisin qui s’est vu prescrire 15 jours d’ITT. Ce mardi 29 juin, le prévenu âgé de 42 ans se retrouve devant le tribunal correctionnel pour avoir organisé le cambriolage de son voisin. "Aujourd’hui, vous devez le juger pour avoir commandité un cambriolage par deux mineurs. Quelle est la suite logique ? C’est une escalade sans fin, s’insurge la robe noire. Selon moi, il est capable d’aller jusqu’à l’homicide".
Le 21 janvier 2021, le quadragénaire donne des indications à deux mineurs pour commettre le cambriolage chez son voisin. Plusieurs objets sont volés. Des bijoux, des armes, du matériel multimédia. Le tout sera revendu une bouchée de pain. "Ça va dégénérer. C’est une colère froide et une vengeance qui dure dans le temps. La victime vous dit aujourd’hui, à la barre, qu’elle n’en peut plus", avertit pour le parquet, Cécile Hénoux qui estime que "ce conflit latent ne sera pas réglé à l’audience". La parquetière veut fixer une "limite claire" au prévenu. "La prochaine fois, c’est la prison", ajoute la représentante du ministère public. Elle requiert une peine de 9 mois de prison. Une peine ferme aménageable avec un bracelet électronique.
En défense, le bâtonnier Georges-André Hoarau rappelle que son client a reconnu sa complicité pour le cambriolage. "Personnellement, je ne vivrai jamais dans un pays où le mode de vie ne me convient pas. Il faut savoir s’adapter", plaide le conseil.
Après avoir délibéré, le tribunal s’est montré plus sévère que les réquisitions et n’a pas caché son inquiétude quant au comportement du prévenu. Le prévenu a été condamné à 18 mois de prison dont 6 mois assortis du sursis probatoire. Il aura l’interdiction de contact avec son voisin. De plus, le Possessionnais devra débourser près de 12 000 € à sa voisin et sa compagne. L’exécution provisoire a été prononcée par le tribunal. Quant au prévenu, il aura un bracelet électronique et devra rester à son domicile.