Antenne Réunion
Philippe Aservadompoulé, l’ex-directeur de la Sogedis, est soupçonné d’abus de biens sociaux, d’atteinte à la liberté d’accès dans les marchés publics et de recel de biens. À la barre ce jeudi, il comparait avec son ex-collaboratrice, l’avocat Maître Didier Quinchon et le gendre de ce dernier, la tête de l’entreprise DIMSI (Développement intégration et maintenance de système d’information).
Près d’une dizaine d’avocats, des heures de débats, après 3 renvois, le procès de la Sodegis s’est déroulé au tribunal correctionnel de Saint-Pierre.
Les 4 avocats de La Défense ont demandés une nullité de citations, rejeté par la procureure.
Face à la cour , avocat parisien démarre en voulant expliquer ses missions au seins de la Sodegis. Des missions dans le domaine de règlement de contentieux au tribunal administratif. Concernant le rapport de l’Ancols, il indique qu’aucun agent n’est venu lui poser des questions, et que ce rapport est à charge
En 2017, un rapport de l’Ancols (Agence Nationale de Contrôle du Logement Social) pointait du doigt plusieurs irrégularités dans la gestion du bailleur social. A la tête de la Sodegis (Société de développement et de gestion de l’immobilier social), à l’époque, Philippe Aservadompoulé. Durant deux ans, de nombreuses primes, ainsi que des avantages en nature, lui aurait été attribués, sans l’aval du conseil d’administration. De plus, le rapport déplore « l’augmentation brutale des distributions de jetons de présence à partir de 2015 (montante décidé par l’AGO et réparti par le CA) ». Entre 2014 et 2017, leur montant augmente de 80% alors que la société présente des résultats financiers déficitaires. L’Ancols en conclut donc que la société mène « un train de vie disproportionnée, au regard de ses capacités financières et de son activité ».
Enfin, il est aussi reproché à Philippe Aservadompoulé d’avoir attribué 5 marchés publics de manière irrégulière.
Maître Didier Quinchon devra aussi s’expliquer à la barre sur les anomalies constatées autour de ces marchés publics car l’avocat parisien est soupçonné de recel de biens provenant d’atteinte à la liberté d’accès des candidats dans les marchés publics. Par exemple, l’avocat se serait vu accorder un contrat sur 2 ans, sans aucune publicité et ni mise en concurrence réalisées au préalable. Et l’avocat aurait touché une confortable rémunération pour sa prestation : 1 million d’euros. Viennent s’ajouter des frais de déplacements à hauteur de 29 000 euros, ainsi que des frais supplémentaires (84 000 euros) sans réelles justifications.
Le rapport de l’Ancols indique l’absence de comptes rendus sur les horaires effectués, malgré des sommes généreuses versées à l’avocat. « Les factures acceptées par le DG sont totalement déconnectées du temps réellement passé par l’avocat sur les dossiers ; aucun détail du temps passé n’est fourni par l’avocat ». En clair, les missions de l’avocat restent floues.
Tout comme la nature des trois contrats passés avec une entreprise informatique (DIMSI), dont le président n’est autre que le gendre de l’avocat). L’entreprise a touché plus de 200 000 euros sans ouverture de marché au préalable, et donc sans être soumis à la concurrence.
Le président de la DIMSI aura aussi l’occasion de s’expliquer dans cette affaire où 4 acteurs (l’ex-directeur de la Sogédis, sa collaboratrice, l’avocat et son gendre) sont convoqués au tribunal correctionnel de Saint-Pierre cet après-midi.