Kim, 24 ans, est décédée en juin dernier du paludisme. L’immense peine de ses proches se mêle à la colère. Sa mère affirme que sa fille aurait pu être sauvée si elle avait été rapatriée à La Réunion à temps. Elle s’est confiée à LINFO.re.
Kim avait 24 ans et la vie devant elle. La jeune Montpelliéraine, économiste, part pour 16 mois en volontariat international en administration (VIA) en Angola en février dernier, où elle effectue ses missions d’adjointe au chef du service économique à de l’ambassade de France.
C’est pleine de vie et heureuse de vivre cette expérience, raconte Christel sa mère, que Kim passe ses premiers mois sur place :
"Elle était promise à un bel avenir en tant qu’économiste. Elle avait eu un parcours exemplaire, c’était son dernier VIA avant de rentrer à Bercy en tant qu’économiste. Elle est arrivée là-bas en suivant toutes les recommandations indiquées".
Tout bascule au début du mois de juin, lorsque Kim est prise de maux de tête. À distance, elle rassure ses proches :
"Le dimanche 6 juin, elle a commencé à avoir mal à la tête. Elle nous a dit : ne vous inquiétez-pas, j’ai dû avoir une insolation. Le lendemain elle est allée travailler".
Très vite, les symptômes s’accentuent.
"L’après-midi, elle avait mal à la tête, des tremblements. Sa hiérarchie lui dit d’aller voir un médecin cubain, elle y est allée".
Des analyses, effectuées en laboratoire, ne permettent pas de révéler la maladie du paludisme dont elle a les signes.
La jeune femme a bien contracté le paludisme, mais ne dispose pas de traitements.
"Elle a été prise en charge aux urgences de Luanda. La forme était assez sévère. Elle nous a dit ne vous inquiétez pas, ils soignent bien, mais ils n’ont pas de cachets".
Son état de santé s’aggrave et une évacuation est prévue, en Afrique du Sud. Ses parents, eux, souhaitent un transfert à La Réunion.
"On a dit non, pas l’Afrique du Sud à cause du covid. On avait demandé La Réunion, on sait qu’il y a des CHU, que c’est La France. Ils sont restés sur l’Afrique du Sud, alors qu’il n’y avait pas de place".
Kim ne sera jamais rapatriée dans un autre établissement de santé. Elle meurt le matin du 12 juin dernier.
L’après-midi, ce sont les militaires, qui annoncent le décès de la jeune française à ses parents, quelques jours plus tard :
"On l’a appris par les gendarmes, le samedi après-midi. Ils sont venus nous voir chez nous pour nous annoncer le décès de Kim".
Christel, la mère de Kim, attend aujourd’hui des réponses et demande réparation pour sa fille. Pour elle, les raisons du refus de rapatriement vers La Réunion sont pécuniaires. Elle pointe du doigt un manque de prise en charge, qui a coûté la vie à sa fille aînée :
"Transférée à La Réunion, elle serait en vie. Je pense que c’est une question de coût, tout simplement. Là-bas, ils n’ont pas de vrai service de réanimation.
Pourquoi il n’y avait pas de plan de prévention ? Pourquoi elle n’avait pas de traitement, en préventif ? On ne peut pas mourir du paludisme, quand on est en pleine santé, en 2021. Ce n’est pas possible".
Une plainte a été déposée par ses proches et une autopsie réalisée sur le corps, devrait permettre d’apporter plus de précisions sur les circonstances du décès.