C’est un drame qui avait ému et choqué toute La Réunion. Le procès des auteurs présumés des jets de galets du Port s’est donc ouvert ce mercredi. À la barre du tribunal de Saint-Denis, 4 mineurs soupçonnés d’avoir projeté des galets et parpaings depuis le pont de l’échangeur du Sacré Coeur le soir du 30 septembre 2023. Plusieurs blessés et une victime qui ne survivra pas, Kénya, âgée de 25 ans.
C’était une première journée éprouvante ce mercredi pour les victimes et les proches de Kenya. Ils ont dû faire face aux quatre auteurs présumés des jets de galet qui étaient âgés de moins de 16 ans au moment des faits. Un passage douloureux pour la partie civile où les moindres détails ont été passés au crible. En fin de journée, les questions sont restées en suspens, la partie civile pointe également un manque de prise de conscience et d’empathie avec de timides excuses :
« Aujourd’hui la justice va vraiment trancher. Je suis persuadé qu’une personne qui a tué et qui a le goût du sang va continuer après. À 14 ans, ils ont déjà un acte d’homicide », témoigne le compagnon de la victime.
« Aujourd’hui, très honnêtement, les profils sont inquiétants pour la société en général. À 16 ans, ils n’ont aucun remord. Pour eux, ils s’amusaient et les voitures, c’étaient des boucliers », souligne Me Cyril Tragin, avocat de la partie civile.
Ce mercredi après-midi, il s’agissait de comprendre le profil psychiatrique des deux accusés présumés principaux et de déterminer le meneur dans cette affaire. Encore, cette fois-ci, difficile d’y voir clair. Ils se rejettent la balle.
« Je pense qu’il y en a deux dont mon client fait partie, mais ce n’est pas le principal. Au niveau des gestes, c’est la même chose. C’est surtout au niveau de l’initiation dans les premiers jets de galet, car après c’est un effet de groupe. Il y a quand même celui qui a eu l’idée initiale qui a jeté le premier galet, c’est lui qui a lancé cette situation qui n’aurait jamais du exister », précise le Bâtonnier Georges-André Hoarau, avocat de la défense.
Ce jeudi c’est le second jour du procès. Le ministère public fera ses réquisitions et les avocats lanceront leurs plaidoiries. Pour rappel, les accusés risquent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.